Des poings contre le handicap
Publié le 05/03/2019 - Modifié le 04/08/2023
L’Académie européenne des sports a ouvert une section handi-boxe à Hautepierre. Rencontre avec trois participants, Laure, Daniel et Virginie.
C'est l’histoire d’un sac oublié dans un tram. Virginie, 38 ans, se souvient: "Je m’approche, je tâte, je l’ouvre et je tombe sur des gants de boxe de couleur rose." Pour la jeune femme atteinte de sclérose en plaque, c’est le déclic. En septembre dernier, elle rejoint la section handi-boxe de l’Académie européenne des sports, basée à Hautepierre. Ouverts en mai 2022, ces cours destinés aux personnes en situation de handicap visent à valoriser le vivre-ensemble tout en s’adaptant aux handicaps de chacun. Pour l’heure, trois membres suivent les entraînements. À Strasbourg, ces cours sont une première. "Cette section handi-boxe est reconnue par la fédération française", rappelle Aziz Raguig, entraîneur et champion de France, d’Europe et du Monde de boxe. "Cela faisait partie du plan de développement de la fédé et notre club a adhéré depuis longtemps à ce projet", poursuit-il. D’ailleurs au sein de l’Académie européenne, nichée au premier étage du centre commercial Auchan, tout est pensé pour les personnes en situation de handicap: ascenseur, comptoir d’accueil adapté…
S’adapter, sans faire de différences
"Pas de différences", sourit Fabienne Gruber, championne de France de kick-boxing. "Ça me défoule", explique Laure, en fauteuil roulant. À 38 ans, la jeune femme dit qu’au club, elle se sent "comme dans une famille". "Je n’ai pas eu peur de me lancer dans cette activité, il faut savoir être patient", précise-t-elle. "On s’adapte", complète Fabienne Gruber. Daniel, 30 ans, atteint de trisomie, travaille la technique avec Aziz Raguig. Inscrit depuis janvier dernier, il a vu son corps se transformer: "Je suis plus musclé, plus baraqué qu’avant", lâche-t-il. À la fin de l’année 2023, l’Académie européenne des sports organisera le premier challenge européen de handi-boxe : l’occasion pour Virginie, Daniel et Laure d’être directement confrontés à un événement à dimension internationale.
« Je n'ai pas peur de me lancer dans cette activité, il faut savoir être patient » Laure, 38 ans
Ophélie Gobinet
Photos : Philippe Stirnweiss