Une aide alimentaire nécessaire durant l’été

A Strasbourg, la distribution alimentaire estivale, organisée du mercredi au dimanche midi à La Fabrique de Théâtre, a commencé le 10 juillet et se poursuivra jusqu’au 1er septembre en faveur des personnes démunies.

Les structures organisatrices constatent déjà un nombre croissant de bénéficiaires. "L’été dernier, nous avons servi 1000 repas la première semaine. Cette année, nous avons constaté une hausse de 25 % du nombre de repas distribués sur la même période", détaille Sumitra Gopal, porte-parole d’Abribus. 
Depuis l’été 2020, la distribution, au quartier gare, de repas aux personnes en difficulté est coordonnée par deux associations, le Secours populaire et Abribus, avec le soutien de la Ville de Strasbourg. Cette distribution s’organise "au moment de l’été où il est plus difficile de trouver des solutions", explique Camille Vega, secrétaire général de la Fédération bas-rhinoise du Secours populaire. 
"Les associations nous alertent sur la hausse des besoins en matière alimentaire. Les crises sanitaire puis inflationniste en raison de la guerre en Ukraine ont aggravé les situations d’exclusion et de précarité, constate Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg. Dans ce contexte tendu, nous revoyons à la hausse le budget et les volumes de distribution". 
De 90 000 euros la première année, la subvention de la Ville de Strasbourg s’élève à 170 000 euros cette année. L’État apporte également une contribution de l’ordre de 15 000 euros. Les quelque 400 repas quotidiens sont ainsi commandés auprès de deux traiteurs et sont composés, au choix, d’un plat carné ou d’un plat végétarien et d’un fruit, d’un yaourt, d’une madeleine, d’une bouteille d’eau ou d’une gourde. 

Démarche partenariale

Au fil des étés, la période de distribution est passée de "trois à huit semaines pour éviter les carences et l’épuisement des organismes avec les chaleurs estivales", estime Jeanne Barseghian. Pour son adjointe en charge de la ville inclusive, Floriane Varieras, "il s’agit également de garantir une sécurité alimentaire minimale en période de vacances scolaires lorsque les cantines sont fermées".  
Au départ, cette distribution de repas était destinée aux personnes à la rue, mais face aux besoins grandissants, les bénévoles qui se relaient chaque semaine procèdent à un "accueil inconditionnel", selon Camille Vega. Ce responsable associatif décrit "une approche globale puisque la distribution s’accompagne d’autres activités avec la permanence d’associations du mercredi au samedi". 
Un ensemble d’acteurs s’y relaient, en effet, en semaine. Médecins du monde et les services sociaux de la Ville sont un point de repère hebdomadaire. Le Carillon répertorie les réseaux de commerçants engagés auprès des personnes en situation de précarité et l’association Soliguide rassemble les informations utiles et services disponibles pour les personnes en difficulté. L’association Tôt ou T'art favorise l’accès à la lecture avec un choix de livres pour tous les âges. Et le samedi, les bénéficiaires peuvent aussi compter sur la distribution de produits d’hygiène, de produits pour bébés et de nourriture pour animaux à l’aide des stocks de la Banque alimentaire et des Restos du cœur. Le centre socio-culturel Côté Gare met quant à lui son parvis à disposition pour des activités ludiques. 
"Quand les pouvoirs publics et les associations s’associent, on mène de très belles opérations", estime Camille Vega, qui rappelle que l’association l’Étage, située en centre-ville, propose également une distribution de repas les soirs de semaine du 5 au 30 août, en partenariat avec la Banque alimentaire.  

Lucie Dupin
Photos Abdesslam Mirdass

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