Arborées ou naturelles : des sépultures écologiques dans les cimetières strasbourgeois

Au cimetière ouest, des arbres ont été plantés sur une parcelle de 20 ares et accueilleront des urnes funéraires à leur pied.

"Quand on choisit de se faire inhumer au pied d’un arbre, on fait le choix du vivant", insiste Marc Hoffsess, élu à la transformation écologique du territoire. Dès 2025, les Strasbourgeoises et Strasbourgeois qui le souhaitent pourront choisir une sépulture arborée. S’inspirant du modèle des forêts sanctuaires développées en Allemagne, qui essaiment en France, la municipalité a choisi de consacrer 20 ares du cimetière ouest à la plantation d’arbres au pied desquels pourront être enterrées les urnes funéraires. 
Le principe reste celui de concessions, acquises pour 15 ans renouvelables, mais ici, pas de pierres tombales ni de décorations, simplement une plaque au nom du défunt sur un support minéral.  "Des socles en gré sont mis en terre, et chacun d’eux peut accueillir deux urnes souples", précise Abdelkarim Ramdane, adjoint à la maire chargé des services funéraires. Le choix de ces tubes fixes enfouis dans le sol et de leur localisation a été établi en concertation avec le département en charge du patrimoine arboré de la Ville. Ils permettront en effet de préserver au maximum le système racinaire des jeunes arbres, qui ne sera pas abîmé par de nouveaux creusements au moment des inhumations ou changements de concession. 

Gestion écologique

Car cette nouvelle proposition de sépultures s’inscrit dans la politique écologique de Strasbourg : en permettant de limiter la pollution des sols par le choix de matériaux naturels non polluants d’une part, par la sanctuarisation d’espaces arborés au cœur de la ville d’autre part. Le terrain accueillant les 40 jeunes arbres et les futures sépultures deviendra une prairie fleurie qui évoluera au fil des saisons et bénéficiera d’une gestion écologique avec des fauches plus ou moins tardives pour favoriser la présence d’insectes et d’oiseaux. 
En tout, 800 défunts pourront être inhumés dans la parcelle dédiée du cimetière ouest et des espaces similaires seront créés au cimetière nord et au cimetière Saint-Gall. Leurs futures extensions accueilleront, de plus, un espace pour les sépultures naturelles, permettant l’inhumation de défunts dans des cercueils et urnes éco-certifiées mis directement en terre et recouverts simplement de végétation. 

Anne Dory
Photos Jérôme Dorkel