Chantier participatif au quartier des Ecrivains

Lancé en 2019 pour s’achever en 2030, le Projet de renouvellement urbain du quartier des Ecrivains s’attaque à la grande allée paysagère qui traversera la cité. Un chantier participatif a posé les premiers jalons tout en animant le quartier.

 “Avant de couper, il faut mesurer”, explique Sarah Bordel aux enfants rassemblés sur le parking de l’espace Colette. Les vacances de printemps avaient été choisies pour concrétiser la première étape de la grande allée de 1,5 hectare qui reliera, pour les piétons et cyclistes, la gare de Bischheim à la piscine de Schiltigheim. Un espace vert destiné à aérer et désenclaver le quartier des Ecrivains et ses 4000 habitants. Prévu sur trois jours, le chantier participatif, ouvert à tous, s’est achevé le 11 avril. Il doit préfigurer ce que seront les aménagements choisis par les habitants.

Plus de jardin et de jeux

Sarah Bordel fait partie de l’Atelier NA, un collectif d’architectes, de designers et d’artistes, mandaté par l’Eurométropole pour gérer ce chantier. “Nous appliquons la technique des “trois co” : concertation,  co-conception et co-construction”, explique-t-elle. Les deux premières étapes se sont déroulées en début d’année avec les habitants du quartier qui ont souligné le manque de sécurité (notamment liée à la circulation), de propreté et d’espaces verts. La future piste cyclable, les jeux pour enfants, le jardin partagé et les espaces ombragés ont en revanche été plébiscités. A condition que les places de  parking ne soient pas supprimées mais déplacées.

Pour ces trois jours, il ne s’agissait “que” de construire et d’installer une version plus ou moins provisoire du mobilier d’extérieur choisi. Soit quatre bancs, deux tables de pique-nique et deux transats, tous en bois, qui seront répartis sur le terrain de jeu et le parking. Ainsi que quatre totems également en bois pour signaler le passage piéton de la rue Lamartine, très fréquenté par les écoliers. Avantage de ce matériau : une règle, une scie et un tournevis suffisent pour créer un objet. Peu cher, il autorise les rectifications et le remplacement, au besoin, par des équipements plus adaptés ou plus durables.

Chantier pédagogique

Ce chantier, qui se reproduira sur deux autres espaces de loisirs programmés au long de l’allée, se veut aussi pédagogique. Des adolescents déscolarisés et sans formation ont ainsi pu découvrir un nouveau métier. Mais les plus jeunes étaient les plus enthousiastes. “Non, on finit !” lançait aux équipes d'animations à l’heure du repas, une petite fille, armée de deux gants, d’un casque antibruit et de lunettes de sécurité devant la scie circulaire qui l’attendait avec son carénage.

Gilbert Reilhac
Photos Christian Creutz 

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