La cité Molkenbronn soigne son cadre de vie

Après le Guirbaden à Bischheim et le Wihrel à Ostwald, la cité Molkenbronn, dans le quartier de la Montagne-Verte à Strasbourg, est la troisième à bénéficier d’une rénovation globale de ses espaces extérieurs. Avec la même méthode pour l’Eurométropole : partir des habitudes de vie des résidents pour réinventer l’espace.

Effectuer un diagnostic des usages, identifier les dysfonctionnements et réunir ces données pour repenser collectivement pelouses, voirie et terrains de jeux : c’est la méthode du programme Espex (pour espaces extérieurs) dont Claudine Lecoq est la directrice au sein de l’Eurométropole de Strasbourg. "Ça change tout parce que, jusqu’à présent, on faisait des aménagements et on disait aux gens comment les utiliser", a-t-elle expliqué, ce mercredi 9 mars, en guidant ses visiteurs dans les allées de la cité Molkenbronn, entre les rues de Dahlenheim, Kirchheim, Singrist et Crastatt. Seule contrainte : les aménagements doivent être écologiques et d’intérêt général.

Enclavée entre deux voies ferrées, l’école élémentaire Erckmann-Chatrian et la passante route de Schirmeck, la cité de 586 logements sortie de terre dans les années 1950 était pensée pour l’automobile. Des rues sont à double sens, une circulation dangereuse et des voitures stationnant sur les trottoirs. Les espaces « gris » imperméables occupaient les deux tiers des surfaces. Difficile pour piétons et cyclistes d’y trouver leur place.

La solution passe par des rues rétrécies formant deux boucles à sens unique, la création de deux parkings et des cheminements spécifiques pour les piétons. Les espaces perméables, pelouses, chemins ou parkings, atteignent aujourd’hui près de la moitié des surfaces. Les conteneurs à déchets, enterrés, libèrent leurs abris pour les vélos. Une promenade, le long de la voie ferrée nord, sera prochainement reliée à la gare de Strasbourg-Roethig. Soixante-dix-huit arbres ont été plantés, portant le total à 224, et une place publique avec bancs et jeux d’enfants est née devant l’école.

Les travaux menés par l’Eurométropole de Strasbourg, après cession par les bailleurs - ici Habitation moderne, In LI et Batigère -,  d’une partie du foncier, s’élèvent à 3,3 millions d’euros, dont 1,6 million d’euros pour l’Eurométropole et 700.000 euros pour la Ville de Strasbourg, "Ce projet Espex qui nous réunit se veut une réponse concrète pour améliorer le cadre de vie des habitantes et des habitants, au plus près de leurs besoins", s’est félicitée la maire, Jeanne Barseghian. "C’est une véritable innovation qui va bien avec les thématiques du développement durable et du changement climatique", a ajouté la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs.

La visite inaugurale s’est achevée par le baptême de la place publique. Elle porte le nom d’Andrée-Gadat, institutrice et résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été fusillée le 3 septembre 1944 en Lorraine par les nazis. Ce choix est celui des enfants de l’école.

Gilbert Reilhac
Photo Jean-François Badias