Tram nord : une convention citoyenne pour faire aboutir le projet

L’Eurométropole lance une démarche inédite à l’échelle du territoire pour impliquer 100 habitantes et habitants dans la réévaluation du projet du tram nord. 

"Comment aller vers le nord de l’agglomération en tramway ?". C’est la question à laquelle devra répondre la convention citoyenne constituée d’un panel de 100 habitants et habitantes de l’Eurométropole. 
Cette démarche est mise en place par la collectivité dans l’optique de relancer le projet de tram nord à la suite de l’avis de la Commission d’enquête publique rendu le 9 décembre dernier. 
"Nous remettons l’ouvrage sur le métier sans chercher à passer en force mais en proposant un nouveau dispositif avec une dimension participative très marquée", appuie Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole. 

Tirage au sort

Concrètement, après un premier tirage au sort au sein de la population inscrite sur les listes électorales des communes de l’agglomération, 50.000 personnes seront informées de la démarche par courrier et pourront se porter volontaires, à certaines conditions, en levant les conflits d’intérêt liés à cet engagement. Dans un souci d’indépendance, plusieurs profils seront en effet exclus de cette convention, comme par exemple les élus de l’Eurométropole ou de ses communes membres, les agents de la collectivité ou des communes concernées par le projet de tram, les agents de la Compagnie des transports strasbourgeois ou encore les prestataires ayant travaillé sur ce projet ou les membres des associations favorables ou défavorables au projet. 
Un deuxième tirage au sort parmi les candidatures reçues permettra de composer cette convention au mois de mars, en tenant compte d’un équilibre entre les personnes directement impactées par le projet au quotidien et les personnes estimant l’être moins. 
"La méthode garantit la représentativité des habitantes et des habitants de l’agglomération selon des critères sociodémographiques (âge, sexe, profession, lieu de résidence…)", assure Jeanne Barseghian, présidente déléguée de l’Eurométropole et maire de Strasbourg. 
Si d’autres villes et agglomérations comme Rennes, Grenoble, Lyon, Paris ou encore Toulouse ont déjà impliqué la population dans des démarches similaires concernant des questions relatives au climat ou aux transports, "il s’agit d’une aventure inédite sur notre territoire sur un projet de cette ampleur", précise-t-elle. 

Un avis attendu à l’automne

La démarche s’appuie également sur plusieurs experts indépendants, garants des travaux de cette convention, mais aussi sur la mise en place d’un comité de suivi transpartisan composé d’élus du conseil de l’Eurométropole. Présidé par Pia Imbs, celui-ci sera informé de l’avis rendu par la convention citoyenne.
Entre mai et juin, les membres de la convention seront amenés à réinterroger les grandes lignes du projet initial, "comme le tracé, le phasage, le plan de circulation, l’aménagement des espaces publics ou encore la végétalisation", indique Pia Imbs. Pour rendre leur avis et leurs préconisations, attendus en octobre prochain, les citoyens et citoyennes devront s’engager sur six sessions de travail de deux jours, soit une centaine d’heures, avec une indemnisation. Pour mener leurs travaux, les membres pourront rencontrer la CTS, les urbanistes, les services de la collectivité, les associations, etc. 

Lucie Dupin
Photos : Jérôme Dorkel