Des espaces sans tabac aux abords des crèches et des écoles

La maire de Strasbourg a signé un arrêté, le 26 novembre, interdisant la cigarette à proximité des établissements scolaires et de petite enfance.

"On peut avoir des maladies très graves si on fume, en plus ça pollue la terre." Du haut de ses 7 ans, Yasmina a désormais beaucoup d’arguments à opposer aux défenseurs de la cigarette. Avec ses camarades délégués des classes de CE2, CM1 et CM2 de l’école des Romains, elle a participé à la création d’un espace sans tabac aux abords de l’établissement. 

Ce mardi 26 novembre, les élèves impliqués dans le projet ont accueilli Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg, et Patrick Dufour, président du comité du Bas-Rhin de la Ligue contre le cancer. "Il est indispensable de continuer la lutte contre le tabagisme et de repenser la banalisation du tabac", a assuré la maire devant le jeune public, avant de signer un arrêté municipal interdisant de fumer aux abords des écoles et des crèches.  Expérimentée à l’école du Neufeld depuis novembre 2022, l’interdiction est désormais généralisée à l’ensemble de la ville.

"Il peut y avoir des tensions entre parents fumeurs et non-fumeurs, et parfois même des altercations. Désormais, nous pourrons les renvoyer vers le panneau Espace sans tabac et rappeler l’interdiction", déclare Simon Garcia, directeur de l’école des Romains. En effet, fumer aux abords d’une crèche ou d’une école strasbourgeoise est désormais passible d’une amende, même s’il "s’agit avant tout de faire œuvre de pédagogie", assure Thibault Mutel, chef du service santé autonomie de la Ville.

Génération sans tabac

Les jeunes délégués de l’école des Romains ont, pour leur part, vocation à devenir ambassadeurs et ambassadrices au sein de l’établissement et auprès de leurs proches. Ils sont accompagnés dans cette démarche par les équipes de la Ligue contre le cancer qui les informe et répond à leurs questions sur le tabac. "Les enfants ont du mal à comprendre pourquoi on continue à vendre des cigarettes et à fumer alors que c’est dangereux, témoigne Noémie Ponsin, infirmière tabacologue, chargée de prévention auprès de la Ligue. Il faut faire en sort de dénormaliser le tabac et de former une génération sans tabac." Des interventions similaires sont prévues dans d’autres écoles de la ville et, dès le printemps, des médiateurs seront déployés aux abords des établissements scolaires pour sensibiliser la population.

Anne Dory

Photo Roméo Boetzlé

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