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Exposition : la grinçante Julie Doucet

Culture

Exposition : la grinçante Julie Doucet

Culture

Publié le 17/07/2024 - Modifié le 17/07/2024

Exposition : la grinçante Julie Doucet

Fil d'Ariane

Figure de la BD alternative, la Québécoise fait l'objet d'une « Rétrospection » au musée Tomi-Ungerer.

Depuis qu’elle a reçu en 2022 le Grand Prix du Festival d’Angoulême, Julie Doucet est passée du statut d’icône de la contre-culture nordaméricaine à celle de figure de proue d’un milieu enfin décidé à célébrer ses autrices. Enfin, serait-on tenté de dire, tant le talent de cette Québécoise, née en 1965, rayonne par sa radicalité depuis les années 1980.
Il suffit de prendre le temps de parcourir les planches de la première salle de l’exposition pour être saisi par son style et sa manière crue et punk de traiter sa thématique principale : ce que traversent les femmes. De Montréal à New York, ses autofictions se déroulent dans des intérieurs bordéliques et des relations toxiques. Elle brocarde aussi bien le "bullshit job" où elle s’ennuie que les mouvements réactionnaires antiavortement, inventant une clinique abortive sous-marine où elle serait guidée par des sirènes.

Une parole féministe

Entre excès, débauche et colère intérieure, ses personnages féminins craquent régulièrement, nous touchant par leur manière directe de parler des menstruations et du yoyo hormonal. Julie Doucet ne cache rien de ses rêves étranges et angoissés, se moque de sa romance alcoolique avec une bouteille XXL comme de sa conscience, incarnée par un double punk et insolent qu’elle peine à contenir. Ses fanzines (Dirty Plotte…) sont devenus des ouvrages délicieusement provocateurs, tant cette parole féministe et féminine était – et reste encore – peu répandue.
Au tournant du XXIe siècle, elle délaisse la BD : on découvre ses films en stop-motion, gravures sur bois, collages poétiques de mots découpés…En 2022, elle renoue brillamment avec le roman graphique (Suicide Total, L’Association) dans un livre en accordéon. Une foule de personnages et d’animaux s’y chevauchent dans une narration follement foisonnante.

Thomas Flagelle


À voir jusqu’au 3 novembre au Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration - Strasbourg

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