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Solidarité, santé, Démarches, Sécurité publique

Les victimes de violences peuvent porter plainte à l’hôpital

Solidarité, santé, Démarches, Sécurité publique

Publié le 14/11/2023 - Modifié le 14/11/2023

Les victimes de violences peuvent porter plainte à l’hôpital

Fil d'Ariane

Une convention a été signée entre les Hôpitaux universitaires, les forces de l’ordre, le Procureur de Strasbourg et une association pour faciliter l’accompagnement des victimes.


C’est une avancée majeure dans la prise en charge des victimes de violences. À compter de ce 13 novembre, elles pourront être entendues par les forces de l’ordre directement à l’hôpital de Hautepierre. “Un certain nombre de victimes de violences conjugales a tendance à se rendre en premier lieu à l’hôpital et non au commissariat ou à la gendarmerie. Elles y viennent pour laisser une trace”, explique Yolande Renzi, procureure de la République de Strasbourg. Pour recueillir la parole des victimes, des femmes dans 80% des cas, la procureure a initié une convention avec différents partenaires : le Parquet du tribunal judiciaire, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), les forces de l’ordre et l’association Viaduq 67, l’antenne locale de France Victimes. 

Un espace d’échange

“Il s’agit de sécuriser l’accueil et l’accompagnement des victimes vulnérables, de sécuriser un espace d’échanges pour aller au-delà du soin”, précise Céline Dugast, directrice générale des HUS. La prise en charge de ces patientes est assurée par l’Unité d’accueil et d’accompagnement des victimes de violences (Unavi) créée en juin 2022. “Le dépôt de plainte est une grosse difficulté, ces femmes ne peuvent pas attendre trois heures au commissariat. On leur explique, sans rien leur imposer, que ce qu’elles vivent n’est pas normal et on propose de les aider”, explique Priscilla Bur, sage-femme et coordinatrice de l’Unavi. L’objectif est d’entendre les victimes d’emprise à un moment où elles peuvent s’exprimer en dehors de l’auteur des violences. Et d’agir rapidement.

Prévenir le pire

“Il faut optimiser le temps de l’enquête auprès de victimes qui ne passeront pas par un parcours classique. Plus on attend, moins on a de chances d’entendre les victimes vulnérables”, explique Dominique Rodriguez, directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Bas-Rhin. Trop souvent, les enquêteurs retrouvent des piles de certificats médicaux au domicile de femmes victimes de graves violences, voire de féminicides. “Ce repérage fait partie d’une politique de prévention qui permet de prévenir l’aggravation des violences intrafamiliales”, assure Jean-Michel Meyer, président de Viaduq 67. Pour faciliter le repérage, l’Unavi a formé près de 250 professionnels de santé dans l’Eurométropole de Strasbourg. 

Anne Dory
Photos Alban Hefti

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