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Quand les jeunes s'emparent de la mémoire franco-allemande

Enfance, éducation, Europe et international

Quand les jeunes s'emparent de la mémoire franco-allemande

Enfance, éducation, Europe et international

Publié le 01/10/2024 - Modifié le 01/10/2024

Quand les jeunes s'emparent de la mémoire franco-allemande

Fil d'Ariane

Le week-end dernier, des adolescents de Strasbourg, Périgueux et Stuttgart ont commencé un parcours mémoriel qui va les mener du Struthof au camp de concentration d'Auschwitz. Tous s'engagent dans ce voyage avec la volonté ferme de mieux connaître l'histoire et de renforcer la paix en Europe.

des adolescents de Strasbourg, Périgueux et Stuttgart ont commencé un parcours mémoriel qui va les mener du Struthof au camp de concentration d'Auschwitz. Tous s'engagent dans ce voyage avec la volonté ferme de mieux connaître l'histoire et de renforcer la paix en Europe.Dans le Grand salon du Centre administratif de Strasbourg, ce vendredi 28 septembre, 26 jeunes français et allemands, âgés de 13 à 15 ans, se lancent une pelote de laine en énonçant les prénoms des uns et des autres. De cette scène insolite, émerge petit à petit une toile d'araignée collective tissant les liens d'une nouvelle histoire.

Accompagnés de professionnels, ces adolescents, issus du Conseil des jeunes de Strasbourg, du collège de Michel de Montaigne de Périgueux et du Wagenburg-Gymnasium de Stuttgart, villes jumelées avec la capitale européenne, s'apprêtent à visiter le Mémorial d'Alsace-Moselle, à Schirmeck, avant de rejoindre le Struthof. Dans ce camp de concentration, le régime nazi a détenu quelque 52.000 prisonniers, d'une trentaine de nationalités différentes, entre 1941 et 1944.  Pendant les vacances de la Toussaint, le même groupe de jeunes poursuivra ce travail de mémoire au camp d'Auschwitz, où plus de 1.100.000 personnes ont été exterminées.

Pour tous, cette plongée dans l'histoire est essentielle. “En cours, on nous dit souvent que la guerre, ce n'est pas bien, en réduisant les morts à des chiffres, regrette Yasmine, de Strasbourg. Là, on va découvrir les histoires de personnes qui ont été séparées de force de leur famille, et qui ont parfois osé résister.” Les premiers échanges pointent les interrogations de chacun. “J'ai besoin de comprendre comment les nazis ont pu se dire : on va tuer autant de personnes. Cela me semble très étrange”, interroge Léandre, de Périgueux. “Ces camps sont les conséquences d'une politique d'extrême-droite, complète Tita, de Stuttgart. C'est pourquoi nous devons en être conscients, afin que ces horreurs ne se répètent pas.”

Le 80e anniversaire de la Libération en perspective

Cette initiative, qui croise les regards et le passé de deux pays autrefois opposés, s'inscrit dans un contexte particulier. “Contrairement à nous, cette génération est confrontée au retour d’un conflit armé sur le continent européen, et c'est important qu’elle saisisse les enjeux d’une guerre”, souligne Véronique Bertholle, adjointe à la maire de Strasbourg, en charge des relations transfrontalières, européennes et internationales. 

À l'issue de ce voyage, ces jeunes rédigeront ensemble un discours qu'ils prononceront lors du 80e anniversaire de la Libération de Strasbourg, le 23 novembre. L'envie d'appeler à une amitié durable entre les peuples européens anime déjà tous les esprits.

Aline Fontaine
Photo Jérôme Dorkel
 

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