L’Elsau sur le ring

La nouvelle salle de boxe, très attendue, a été inaugurée et abrite les entraînements de trois clubs de boxe française, anglaise et thaï.

Le ring, flambant neuf, trône en surplomb de la foule. À n’en pas douter, c’est là, dans la nouvelle salle de boxe de l’Elsau, que s’écrira le destin de nombreuses championnes et champions. "On a tellement attendu un vrai ring, dans une vraie salle !", se réjouit Malika Djernat-Berkouk, ancienne championne de boxe française.
Ce vendredi 19 avril, lors de l’inauguration, ce sont ses enfants qui font la démonstration de leur talent. "À chaque fois que je fais de la boxe, je suis trop contente, je n’arrêterai jamais", confie Inaya, sa fille de 11 ans, en descendant du ring. 
À quelques pas de là, à côté de l’enfilade de sacs de frappe, Ilhame Raguig, multi-championne du monde, d’Europe et de France observe la nouvelle génération. "Strasbourg est un fief de la boxe, assure la sportive. C’est très bien d’ouvrir cette salle, ça va continuer à booster les jeunes, parce que lorsqu’on vit dans un quartier où il n’y a rien, on n’a pas l’occasion d’aller vers le sport."

Rénovation urbaine

L’ouverture de cette salle de boxe adossée au gymnase Léonard de Vinci, entièrement rénové, s’inscrit dans le projet de renouvellement urbain de l’Elsau. "C’est un quartier populaire, vivant, divers, trop longtemps délaissé par les pouvoirs publics, regrette Jeanne Barseghian. Nous redressons la barre en donnant aux habitants un accès aux services publics et aux droits qui sont les leurs".  Trois clubs de boxe s’entraînent dans cette salle, représentants trois boxes différentes : la boxe thaï avec la Société athlétique Koenigshoffen (SAK), emmenée par Steeve Valente et ses dix titres mondiaux, le club de boxe anglaise de la Joie et Santé Koenigshoffen (JSK), et enfin le BFS, pour boxe française Strasbourg. Mehdi El Idrissi, l’entraîneur du BFS a formé et accompagné l’élite de ce sport tout au long de sa carrière dans le club de l’Elsau. À son actif : 67 titres nationaux et 19 titres internationaux. Et il entend ne pas s’arrêter là. "Chez nous, il y a un potentiel incroyable", assure-t-il. Et ce nouvel équipement doit participer à le faire éclore. 

Anne Dory
Photos Jean-François Badias