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Rescapée de la Shoah, Simone Polak a reçu la médaille de la Ville

Culture, Égalité, Europe et international

Rescapée de la Shoah, Simone Polak a reçu la médaille de la Ville

Culture, Égalité, Europe et international

Publié le 16/05/2024 - Modifié le 16/05/2024

Rescapée de la Shoah, Simone Polak a reçu la médaille de la Ville

Fil d'Ariane

La Ville de Strasbourg a rendu hommage au courage de Simone Polak, 95 ans, qui témoigne sans relâche de son expérience à Auschwitz-Birkenau et à Bergen-Belsen.

"Le génocide des Juifs par les nazis était une tentative d’effacement d’un peuple et d’une culture. En trouvant la force de raconter l’indicible dans vos conférences et dans des établissements scolaires, vous avez choisi de refuser cet effacement, et je vous en remercie." Ce mercredi 15 mai, en remettant la médaille d’honneur de la Ville à Simone Polak, l’une des dernières rescapées strasbourgeoises des camps de concentration, Jeanne Barseghian a salué le courage de celle qu’elle qualifie d’héroïne.
En préambule à cette cérémonie, Simone Polak a livré des bribes de son témoignage à un parterre de membres de la communauté juive, de jeunes et de personnalités politiques réunis à l’Hôtel de Ville. Pendant près d’une heure, alerte et claire malgré ses 95 ans, elle a raconté comment elle avait dû fuir précipitamment son domicile savernois, avec sa mère et son petit frère, en juillet 1940. "Maman m’a demandé de laisser ma poupée et de prendre un sac de provisions à la place. Nous sommes montés dans un bus, avec soixante autres familles juives. Les visages étaient fermés, on ne savait pas où l’on nous envoyait", se souvient-elle.

Seule survivante

Réfugiée dans le Jura, où elle a pu mener une vie presque normale, la famille est arrêtée lors d’une rafle le 27 avril 1944. Direction le camp de Drancy, puis quelques jours plus tard, Auschwitz-Birkenau. "Des 19 personnes arrêtées à Gevingey en même temps que nous, je suis la seule à avoir survécu, poursuit-elle. Nous sommes partis de Drancy dans le convoi 74, je venais d’avoir 15 ans. À notre arrivée à Auschwitz, Maman et mon frère ont été mis sur la file de droite et moi sur celle de gauche. J’avais été choisie pour le travail, eux sont partis à la douche mortelle."
Ses mois de travail forcé dans des conditions inhumaines, son transfert à Bergen-Belsen, sa santé dégradée, son retour pénible et solitaire en France, puis sa lente résilience : Simone Polak se rend régulièrement dans des collèges et des lycées pour confier son histoire à la jeunesse. Elle a également écrit deux ouvrages, dont Agis toujours comme si j’étais à tes côtés (ed. Le Manuscrit), en référence aux derniers mots de sa mère. "Pendant longtemps, je ne pouvais pas parler de ce que j’ai vécu. Mais les discours négationnistes m’ont poussée à dire ce qui s’est vraiment passé dans les camps, et je continuerai à le faire tant que je le peux", explique-t-elle.
Un devoir de mémoire auquel la Ville de Strasbourg s’associe, que ce soit en organisant des rencontres comme celle-ci ou en s’investissant dans des initiatives comme le futur Jardin mémoriel de l’ancienne synagogue.

 


Texte: Lisette Gries
Photos: Abdesslam Mirdass
Vidéo: Auryane Reisser

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