Un congé de santé gynécologique à l’essai

Un aménagement des conditions de travail et une autorisation spéciale d’absence seront proposés aux agentes de l’Eurométropole souffrant de règles douloureuses ou de pathologies gynécologiques.

C’est une expérimentation inédite en faveur de la santé des femmes. À partir du mois de septembre, les agentes de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg pourront bénéficier d’un congé de santé gynécologique. " La santé gynécologique des femmes ne se limite pas aux règles. Nous voulons prendre en compte les pathologies gynécologiques incapacitantes et la ménopause", précise Christelle Wieder, adjointe aux droits des femmes et à l’égalité de genre. 
Concrètement, parmi les 4400 agentes employées par la collectivité, celles souffrant de règles douloureuses, d’endométriose ou celles concernées par la ménopause, entre autres, pourront bénéficier d’un congé spécial qui ne sera pas soumis à la validation de leur manager. Elles pourront disposer de treize jours d’absence exceptionnelle par an, à raison de trois jours maximum par mois. "La normalité doit être de prendre en compte ces questions", défend Syamak Agha Babaei, premier adjoint. Pour bénéficier de ce congé, les agentes devront présenter un certificat médical et seront suivies par la médecine du travail. 

Améliorer les conditions de travail

Ce congé est le dernier levier que pourront actionner les agentes. Celles-ci bénéficieront d’aménagements de leur poste de travail et, plus généralement, des locaux, ainsi que d’un assouplissement du télétravail et d’un accès facilité aux sanitaires pour celles qui travaillent en extérieur. La collectivité entend ainsi leur permettre de poursuivre leur activité au maximum. "Je fais le pari que les absences liées au congé gynécologique auront moins de conséquences que la non-prise en compte de ce sujet qui entraîne une perte de productivité et engendre un absentéisme important", déclare le premier adjoint. Une série de formations sur les règles sera proposée à l’ensemble des agents et agentes de la collectivité, et en particulier aux managers, pour accompagner la mise en place de ce dispositif.
Le congé de santé gynécologique fera l’objet d’une évaluation après un an d’expérimentation. 

Anne Dory
Photos Jérôme Dorkel