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Depuis 2021, l’association SenRisque sensibilise aux violences sexistes et sexuelles au moyen de formations proposées dans les établissements d’enseignement supérieur.
"Un·e étudiant·e sur dix subit une agression sexuelle pendant ses études, un·e sur vingt est victime de viol : tout le monde peut être témoin, victime ou agresseur", remarque Catherine Regnier, présidente de SenRisque. La Strasbourgeoise de 23 ans, qui était encore étudiante il y a quelques semaines, évoque avec lucidité et détermination l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir en matière de prévention des violences sexistes et sexuelles (VSS) ou visant la communauté LGBTQI+ dans le milieu étudiant. "On ne sensibilise jamais assez", assure-t-elle. Alors, avec la vingtaine de bénévoles de SenRisque, elle intervient régulièrement dans les établissements d’enseignement supérieur.
Au cours des cinquante formations dispensées par SenRisque chaque année, il est question avant tout de consentement. "On échange sur ce qu’on peut rencontrer en soirée : proposition de drogue, insistance pour boire de l’alcool, prise de vidéos à l’insu des personnes. On discute de la manière dont les témoins peuvent agir en cas de non-respect du consentement", détaille Catherine Regnier. Le jeune public est invité à faire part de ses expériences afin d’ouvrir un débat critique sur les comportements en soirée ou pendant les bizutages. "Parfois, des garçons nous disent ouvertement qu’ils ont agressé sexuellement des personnes, sans même se rendre compte de ce qu’ils décrivent », poursuit-elle. Les bénévoles n’ont de cesse de définir ce que sont une agression sexuelle et un viol, de rappeler la loi et les sanctions encourues. « On parle aussi des réactions des victimes en situation de danger et du phénomène de dissociation qui peut figer le corps et l’esprit. Nous livrons également des techniques pour se protéger et se défendre." Il est fréquent que des victimes ou des témoins viennent se confier après les interventions. Ils se voient alors délivrer écoute, aide et conseils.
Former les encadrants
Pour faciliter la détection et la prévention des VSS, l’association propose, depuis la rentrée de septembre, de former les équipes pédagogiques et les encadrants. "Nous souhaitons leur expliquer comment accueillir un témoignage, quelle posture adopter face à une personne qui fait son coming-out, leur parler de consentement et leur expliquer ce que font les jeunes en soirée", précise Catherine Regnier. L’association a également fait une demande d’agrément pour intervenir en collège et lycée. "Nous prônons l’éducation au consentement et à la vie affective et sexuelle tout au long de la scolarité. Mais dans les faits, moins de 15% des jeunes en bénéficient."
En plus des formations, l’équipe de SenRisque participe à des barathons aux côtés de l’association Ithaque pour aller à la rencontre des jeunes pendant les soirées. "On n’est pas là pour leur dire de ne rien boire, mais pour leur recommander de faire attention à eux, explique Catherine Regnier. C’est très facile de faire boire quelqu’un, ça peut aller très vite. Les étudiant·es ne remarquent pas à quel point l’alcool peut être une arme."
Anne Dory
Photos Jérôme Dorkel
3919 : numéro d’urgence pour les femmes victimes de violence
L'association SenRisque tiendra un stand à l'occasion des Assises européennes de lutte contre les violences faites aux femmes les 29 et 30 novembre au PMC.
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