Un parking de Cronenbourg perd du bitume pour la science

L’étude Perméasol compare l’évolution de sites bitumés et déminéralisés dans la Ceinture verte. Dans cet objectif, le parking du Zielbaum a concédé quelques mètres carrés d’enrobé, le 15 janvier.

"Mes recherches consistent à comparer l’évolution des sols de différentes natures : bitumés, débitumés, stabilisés et végétalisés", introduit Lisa Le Moller, doctorante à l’Engees et à la Ville de Strasbourg. Pour mener cette étude baptisée Perméasol, elle se concentre sur différents points de la Ceinture verte de Strasbourg, ce bouclier naturel de 1400 hectares qui entoure le centre-ville et le quartier de Neudorf.
Trois sites font plus particulièrement l’objet d’un suivi des effets du "décroûtage" : on retire la couche de bitume sur une certaine surface, à proximité d’une zone de taille équivalente dont le bitume est conservé mais qui n’est plus accessible aux véhicules. "Ensuite, on observe… On regarde comment un sol qui a été artificialisé pendant des années se comporte, comment il se renature, etc. Il n’y a aucune autre intervention, ni plantation, ni traitement du sol. On conserve même la couche de surface qui est juste sous le bitume", complète Lisa Le Moller. La zone bitumée aussi est scrutée de près.

Zéro imperméabilisation nette

En septembre 2023, c’est un morceau de parking situé à la Robertsau qui s’était dévêtu ; ce 15 janvier, ce fut au tour du parking du Zielbaum, dans le secteur de la Rotonde, de léguer quelques places de stationnement à la science. Une partie de la route de la Schafhardt, dans la réserve naturelle de Neuhof – Illkirch, complètera ces prochains jours la palette de terrains. "Il y a deux sites urbains, décroûtés à des périodes de l’année différentes, et un site forestier. Cela compose un panel intéressant", résume la chercheuse.
"Nous avons inscrit dans les documents d’urbanisme la règle du ‘zéro imperméabilisation nette’ : chaque zone imperméabilisée par des projets d’aménagement est compensée, explique Suzanne Brolly, vice-présidente de l’Eurométropole en charge de l’urbanisme. L’étude Perméasol nous permettra de mieux comprendre comment la nature reprend ses droits et donc comment lui faciliter la tâche."
Avec la plantation de 1000 arbres par an grâce au plan Canopée, les projets de déminéralisation (cours d’école, parkings, espaces publics) participent à rendre la ville plus résiliente face au changement climatique.

Lisette Gries
Photos Jérôme Dorkel