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Culture

Exposition Souvenir d’Alsace : l’identité en question

Culture

Publié le 14/06/2023 - Modifié le 14/06/2023

Exposition Souvenir d’Alsace : l’identité en question

Fil d'Ariane

Le photographe Charles Fréger s’approprie et détourne les objets et les images du folklore alsacien pour questionner le récit identitaire qui les traverse.

C’est là un des talents des artistes :  la capacité à prêter vie aux objets. Dans l’exposition "Souvenir d’Alsace", visible au Musée alsacien jusqu’au 1er avril 2024, le photographe Charles Fréger parvient à faire dialoguer la collection du musée avec ses propres œuvres, d’une manière tout à fait surprenante. Il interroge à partir d’imageries et d’objets la question de l’identité, la manière dont elle est manipulée, déformée à des fins de propagande. 

L’image de l’Alsacienne

Cette exposition est le fruit d’une résidence artistique de quatre ans durant laquelle Charles Fréger, habitué à explorer les territoires aux identités fortes, a choisi de travailler sur l’Alsace de 1870 à 1919. "Le point de départ est l’image de l’Alsacienne arrachée à la France et livrée à l’ennemi qui va devenir une icône nationale puis nationaliste", explique la directrice du musée, Marie Pottecher. L’artiste a sillonné l’Alsace et exploré les collections du musée à la recherche d’objets et d’archives illustrant le récit identitaire de cette époque. "Ces objets transformés, magnifiés, détournés pour donner un autre regard sur l’identité, montrent que celle-ci ne doit pas être instrumentalisée", souligne Anne Mistler, adjointe à la culture à la maire de Strasbourg. 

Les formes de la propagande

Charles Fréger parvient à créer une proximité déroutante avec les destins tragiques des Alsaciennes d’alors, des Poilus, des soldats allemands à travers une série de portraits grand format à contre-jour, de films et même de pains d’épices où le contour de soldats allemands et français remplace Saint-Nicolas. "C’est l’idée de l’image de propagande qu’on fait ingérer, avaler", précise le photographe. 
Cette exposition est un chemin qui amène le visiteur à interroger son rapport à cet imaginaire identitaire, pour finalement le conduire face à une reconstitution d’une œuvre d’Emile Derré, sculpteur oublié et réprimé par Vichy. Là, la Vierge tient sur ses genoux, non pas son fils crucifié, mais deux soldats tendrement enlacés, avec ce message : "Réconciliation, tu ne tueras plus".

Anne Dory
Photos Philippe Stirnweiss

Une exposition à voir aussi à la galerie La Chambre à partir de novembre 2023
 

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