La République unie contre l’antisémitisme

A l’appel de la Licra, élus locaux, personnalités publiques et citoyens se sont rassemblés en nombre pour manifester contre l’antisémitisme à Strasbourg et en France.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 12 novembre à Strasbourg pour manifester contre l’antisémitisme à l’appel de la Licra 67 (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme). Sur les marches du Palais universitaire, la maire de Strasbourg et la présidente de l’Eurométropole, entourées de conseillères et de conseillers de tous les groupes politiques, se sont associées aux élus de la Région, de la CeA, de l’Assemblée nationale et du Parlement européen derrière la banderole de la Licra. 
« Ce rassemblement dépasse les postures politiques et les croyances. Nous sommes unis par les valeurs de la République et de l’Europe, par un appel à la paix, a souligné Thierry Roos, vice-président du consistoire israélite du Bas-Rhin. Nous pouvons entrevoir de vrais remèdes à l’antisémitisme, dans l’enseignement et l’éducation. » Le tracé de la courte marche, depuis la place de l’Université jusqu’à la place de la République, a été imaginé comme un symbole.

Terre des droits humains

« Ce matin, je regarde le visage de Marianne et je tremble à l’idée qu’elle soit défigurée par la lèpre de l’antisémitisme, a déclaré Michel Deneken, le président de l’Université de Strasbourg. Les Juifs ne doivent plus avoir peur de vivre sur notre terre, qui est celle des droits de l’Homme et de la construction de la paix. »
Ces appels au front commun contre l’antisémitisme ont fait écho aux motivations des citoyennes et des citoyens qui ont pris part au cortège. « C’était important pour nous de nous mobiliser, en famille, témoigne Bernadette, venue avec sa fille de 9 ans. Je ne peux pas supporter que dans notre pays, on puisse avoir peur de parler de sa religion. » 

Rester unis

« Nous sommes venus dire avec force notre opposition à l’antisémitisme et à toutes les formes de racisme. Quoi que l’on pense du conflit au Moyen-Orient, c’est primordial de rester unis par nos valeurs républicaines: nous avons en France la possibilité de vivre ensemble », abondent Amélie et Vincent. A l’approche du monument aux morts de la place de la République, une autre manifestante confie: « Mon père et mes grands-parents ont appartenu à un réseau de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont caché des familles juives. Je suis là en leur mémoire, et pour rappeler ce qu’est l’antisémitisme. » 
« Il n’y a pas de circonstances atténuantes à l’antisémitisme, et la seule réponse à opposer à cette menace pour la République est le refus catégorique », a exprimé Fabienne Angel, présidente de la Licra du Bas-Rhin, lors du discours de clôture.

Lisette Gries
Photos Abdesslam Mirdass