Sans-abrisme : cinq villes dont Strasbourg attaquent l’État

Après un recours gracieux déposé en octobre, des grandes villes françaises engagent désormais une procédure indemnitaire pour demander des solutions d’hébergement à l’État.

Cinq villes françaises, dont Strasbourg, ont annoncé ce 13 février poursuivre l’État devant la justice administrative pour demander l’hébergement des personnes sans-abri. Selon un récent rapport de la Fondation Abbé-Pierre, 330 000 personnes, dont 3000 enfants, se retrouvent aujourd’hui sans domicile fixe. Face à l’inadéquation entre les besoins et les moyens déployés par l’État, les collectivités locales déploient des solutions d’urgence. 

500 personnes sans toit à Strasbourg

"Le Conseil constitutionnel l’a rappelé, le droit à un hébergement est inconditionnel. Toutes nos villes ont pris leur responsabilité pour endiguer cette crise humanitaire : à Strasbourg, au-delà de nos centres d’accueils et de nos 600 places d’hébergement pérennes, nous avons ouvert un gymnase pendant 7 mois qui a accueilli 335 personnes dont la moitié étaient des enfants", détaille Jeanne Barseghian. 500 personnes, dont plusieurs dizaines d’enfants, sont sans hébergement à Strasbourg.
Le recours indemnitaire déposé par les villes de Rennes, Bordeaux, Grenoble, Lyon et Strasbourg fait suite à des alertes répétées à l’État et à un recours gracieux déposé en octobre 2023. "Faute de réponse, nous déposons aujourd’hui un recours indemnitaire afin d’acter que le système national actuel est inadapté et qu’une réforme pour un système juste, pérenne, digne avec des moyens à la hauteur soit construite en lien avec le terrain", poursuit la maire de Strasbourg.

Lisette Gries
Photos Elyxandro Cegarra et Jérôme Dorkel 
Légendes photos : le gymnase Branly configuré pour accueillir des personnes sans-abri et l’accueil de jour La T’rêve, à Strasbourg.