Le rapport au travail au cœur des Rencontres économiques

Le Palais de la musique et des congrès de Strasbourg a accueilli, dans la soirée du 16 janvier, le 10e rendez-vous annuel de débats et réflexions autour du monde de l’entreprise.

Le rapport au travail change : 81% des salariés cherchent à s'épanouir dans un environnement de travail en accord avec leurs valeurs et 42% souhaitent que leur entreprise ait un impact sur la société. Ces chiffres ont déterminé le thème des Rencontres économiques, portant cette année sur  la “(R-)évolution de l’emploi : compétences, quête de sens et nouvelles organisations”. “Nous voilà arrivés dans un monde dans lequel les crises s'enchaînent et l'instabilité devient la règle. Il faut repenser l'entreprise et le territoire”, a averti Pia Imbs, présidente de l’Eurométrople, dans son discours d’ouverture le 16 janvier au PMC.

Fidéliser les équipes

Grand témoin de ces 10e Rencontres, Anne Geisert, directrice générale de Miele, a, pour sa part, dessiné des perspectives : “Pour générer de l’engagement, il faut permettre aux employés de comprendre ce qu'ils font, les respecter et faire sens.  Il faut arrêter de changer sans arrêt les équipes et le management pour permettre la montée en compétences.”
Des propos partagés, et complétés, par l’autre intervenante de la soirée, Emmanuelle Léon, professeure de management à l’ESCP Business School : “La constance crée aussi plus de fidélité à l’entreprise. Si de nouvelles pratiques, comme le télétravail ou le recours à l’intelligence artificielle, nécessitent de nouvelles compétences, il faut tabler sur l’embauche des jeunes et le renouvellement naturel de l’entreprise.”

L’apport des jeunes

Organisées par l’Eurométropole de Strasbourg, en partenariat avec la Ville, l’Université de Strasbourg, la CCI Alsace Eurométropole et la Chambre de métiers d'Alsace, les Rencontres économiques ont rassemblé cette année quelque 1300 personnes. Parmi celles-ci, Arnaud Ferrière, directeur général de Nexity Promotion Est, n’en rate pas une édition : “La mise en avant de solutions ainsi que la discussion autour des problématiques intergénérationnelles permet de se faire une bonne idée des leviers à notre disposition. Il peut encore y avoir de belles histoires dans nos entreprises.”
Les leviers évoqués sont notamment l’apprentissage et les stages en entreprise, qui permettent une émulation entre générations. Une idée portée par Isabelle Haeffner, créatrice de l’atelier ébénisterie Remix, qui juge que “chaque stagiaire enrichit [son] propre travail”. Karine Théron, de Chemet GLI, partage ce constat : “Les jeunes ont permis de faire changer l'entreprise et son image.” Anne Geisert, directrice générale de Miele, en tire une leçon générale : “Les entreprises engageantes sont souvent celles qui accueillent des alternants ou des apprentis.”

Marine Dumény

Photos: Francesco Procopio pour la CMA