Avec Stamtish, l'appétit vient en jouant

Pour favoriser l’insertion professionnelle des migrants et migrantes dans le secteur de la restauration, l’association organise des repas qui mêlent jeux et rencontres.

Au menu aujourd’hui, Stamtish vous propose un escape game culinaire. En guise de mise en bouche, six à huit convives découvrent une mystérieuse valise et la lettre de la grand-mère du chef du jour. Il leur faudra découvrir un ingrédient secret pour déguster l’entrée puis résoudre d’autres énigmes afin de "débloquer" le plat et le dessert.

Aux fourneaux, l’un des quinze cuisiniers ou cuisinières suivis par l’association Stamtish concocte des plats typiques de son pays d’origine (Turquie, Syrie, Congo, Angola…) et échange avec les joueurs et joueuses tout au long du repas.

"Ce jeu est un tremplin vers l’insertion professionnelle. L’objectif est de les mettre en situation, de les faire monter en compétences et de pratiquer le français, explique Sophie Renard, conseillère en insertion professionnelle et animatrice lors des escape game. Tout au long du repas, nous donnons aussi beaucoup d’informations aux participants sur les migrations, afin de déconstruire les préjugés."

Un financement participatif

Organisé depuis plus d’un an, dans des lieux comme les Petites Cantines ou la Tour du Schloessel, l’escape game culinaire a conquis les adultes comme les enfants. Afin de proposer davantage de sessions, de diversifier les scénarios et de concevoir des accessoires, Stamtish a lancé un financement participatif sur la plateforme Okoté.

"Même les petits montants comptent car pour 10 euros donnés, la Ville de Strasbourg et des partenaires privés rajoutent chacun 10 euros, précise Sophie Renard. Nous aimerions adapter l’escape game aux établissements scolaires, sous format de goûter, et nous avons de plus en plus de demandes d’entreprises, qui souhaitent proposer un temps convivial qui ait du sens."

Le jeu fait partie d’un accompagnement socio-professionnel plus large et personnalisé de personnes migrantes qui compte déjà de belles réussites. Hussam, réfugié syrien, a par exemple ouvert son propre restaurant, baptisé Damasquino, en mars dernier. D’autres ont commencé un CAP en restauration. Quant aux convives, l’escape game a sur eux "un effet boomerang : ils viennent à d’autres de nos activités ou au Refugee Food festival, qu’on organise tous les ans en juin". Léa Davy

Lien vers la campagne de financement participatif. www.stamtish.com

Photos Alban Hefti et Les Petites Cantines