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ZFE : l’Eurométropole assouplit le calendrier

Environnement, Transport, déplacement, Révolution des mobilités

ZFE : l’Eurométropole assouplit le calendrier

Environnement, Transport, déplacement, Révolution des mobilités

Publié le 18/09/2024 - Modifié le 18/09/2024

ZFE : l’Eurométropole assouplit le calendrier

Fil d'Ariane

L’amélioration de la qualité de l’air sur le territoire permet de reporter l’interdiction stricte des véhicules Crit’Air 3 au 1er janvier 2027.

« L’évaluation de la Zone à faibles émissions-mobilité était prévue dès sa mise en place en 2021 », rappelle Pia Imbs, qui se réjouit des résultats présentés ce 18 septembre. Parmi les enseignements de l’étude réalisée par l’Adeus, la présidente de l’Eurométropole en retient cinq en particulier : « Le dispositif est connu ; le parc de véhicules diminue et il est de moins en moins polluant ; l’accompagnement et les aides aux particuliers sont efficaces ; l’offre de mobilités alternatives développée dans le cadre de la révolution des mobilités a rencontré son public ; et surtout la qualité de l’air s’est améliorée. »

C’est ce dernier point qui avait conduit le gouvernement à assouplir les mesures imposées à l’Eurométropole en mars dernier. C’est ce même point qui permet aujourd’hui à l’exécutif métropolitain d’annoncer un décalage du calendrier d’application : prévue au 1er janvier 2025, l’interdiction des véhicules classés Crit’Air 3 est reportée au 1er janvier 2027. Plus exactement, c’est la période pédagogique qui est étendue jusqu’au 31 décembre 2026, une date qui devrait coïncider avec la mise en place par l’Etat des contrôles et des sanctions automatiques.

Agir encore sur les axes les plus pollués

2026 verra aussi la deuxième évaluation de la ZFE-m prévue par la délibération de 2021 livrer ses résultats, à un moment où l’Union européenne aura certainement invité ses États membres à abaisser les seuils réglementaires (de 40 à 20 µg/m3 pour le dioxyde d’azote), afin de se rapprocher progressivement des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (10 µg/m3). Si en 2023, toutes les stations de mesure du territoire strasbourgeois affichent pour la première fois des valeurs inférieures aux actuelles normes européennes, « il y a encore du chemin à parcourir, souligne Jeanne Barseghian, présidente déléguée de l’Eurométropole. La trajectoire est la bonne, nos politiques publiques portent leurs fruits, mais nous devons encore agir, notamment sur les axes les plus pollués ». Et la maire de Strasbourg de citer le travail enclenché sur l’avenue du Rhin qui devrait déboucher fin 2025 sur des voies réservées au covoiturage. 

Poursuivre les efforts, c’est aussi le discours de Françoise Schaetzel, qui rappelle que le plan Climat de l’agglomération se fixe pour objectif l’atteinte des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. « Rester au-dessus de ces seuils, c’est risquer une mortalité supplémentaire, des accidents cardio-vasculaires plus nombreux, des enfants plus fragiles et un creusement des inégalités sanitaires, car les plus modestes sont souvent les plus exposés », souligne la vice-présidente de l’Eurométropole chargée de la santé environnementale. 

Renforcement du compte mobilité

Ces populations les plus modestes, qui circulent souvent dans les véhicules les plus polluants, restent la cible prioritaire de l’accompagnement déployé par la collectivité, via l’Agence du climat. L'étude de l'Adeus montre que déjà « 40% des bénéficiaires des aides appartiennent aux catégories les moins aisées et qu'un quart des conseils en mobilité dispensés par l’Agence du climat ont concerné des habitants des quartiers prioritaires de la ville », relève la présidente déléguée de l’Eurométropole, Danielle Dambach, soulignant le succès de la démarche d’information déployée avec l’aide d’associations de terrain. 

Le dispositif de soutien imaginé par l’Eurométropole fait la preuve de son efficacité, avec 11 millions d’euros octroyés, dont plus de 10 millions pour 3500 aides à la conversion. L’usage du compte mobilité doit encore progresser car seuls 5% des ménages aidés ont fait le choix de renoncer à leur véhicule pour se tourner vers d’autres modes de déplacement. Un constat qui amènera ce dispositif à évoluer bientôt, notamment avec l’instauration d’une période d’essai de six mois et l’élargissement des possibilités d’équipements et de services soutenus financièrement par la collectivité.

Stéphanie Peurière
Photos Mathilde Cybulski

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