Agenda

Après avoir fait sensation ces dernières années à la tête d’un quintet cosmopolite parfaitement représentatif dans ses énergies et ses formes hybrides d’une jeune scène berlinoise dont il est l’un des grands animateurs depuis près d’une décennie, le saxophoniste et compositeur Musina Ebobissé présente aujourd’hui un nouvel orchestre et un nouveau répertoire qui incontestablement ouvrent d’inédites perspectives à sa musique. Toujours accompagné de la saxophoniste Olga Amelchenko mais propulsé par une section rythmique composée de musiciens parmi les plus en vue de la jeune scène jazz française, Musina Ebobissé développe à travers des compositions savamment labyrinthiques, une musique acoustique et organique d’une grande force lyrique, à la fois ancrée dans l’héritage post-coltranien et branchée sur les pulsations de l’époque.

Le Cabaret Musical Improvisé est un spectacle original de la compagnie IMPRO Alsace. Concept unique à Strasbourg, IMPRO Alsace vous offre une soirée théâtrale et musicale avec des comédien.nes et des musicien.nes d’impro ! Le spectacle sera complètement improvisé par les comédien·nes de la compagnie, accompagné.es par les talentueux musicien.nes ! Dans ce spectacle festif et haut en musiques, les improvisations fusent sous les impulsions et thèmes du public qui devient le complice indispensable du spectacle. Les comédien.nes s’amusent à relever les défis dans des scènes aux notes variées et rythmées par les mélodies des musicien.nes connu.es des scènes strasbourgeoises !

Un monde en orchestre :  

A chacun sa mythologie ! Pour sa nouvelle création, celle d'Ernest s'est inspirée de légendes perses, d’imaginaire irlandais, de polyphonies géorgiennes ou encore de poèmes kurdes. Après avoir prospecté culturellement aux frontières du continent, échangé et arrangé avec différents virtuoses issus traditions exogènes, l'artiste réunira, ici sur scène, un orchestre composé d'interprètes aux poésies provenant d'ailleurs dans le but de célébrer une chanson françaises métissée, suaves et envoûtante à la fois.

 

De louve à love :

 

Sensible et énergique, la musique de Jyzzel nous raconte une
histoire de contrastes et de dualité. Côté pile, il y a l'artiste
pop, glamour et féminine. Côté face, il y a le rock, les guitares
et une furieuse urgence à monter sur scène pour extérioriser
ses démons intérieurs et ses colères. S'inscrivant dans une
lignée d'artistes féminines puissantes comme Kate Bush,
Gwen Stefani ou Pink, Jyzzel apporte à la scène française
une énergie communicative et son goût pour les mélodies
accrocheuses. Sa touche personnelle, c'est sa voix qu’elle
utilise comme un pédalier d'effets pour sublimer ses blessures
intimes en histoires inspirantes.

 

Actant la réunion de deux musiciens parmi les plus actifs du post- (free) jazz hexagonal, le contrebassiste Thibault Cellier et le saxophoniste Raphaël Quenehen du collectif rouennais les Vibrants Défricheurs, avec deux figures essentielles de la nouvelle scène avant-gardiste de Chicago que sont le batteur et compositeur, membre de l’AACM Mike Reed et le cornettiste Ben Lamar Gay, Think Big  actualise en un discours résolument collectiviste, les énergies libertaires conjointes de la Great Black Music et de la Free Music d’inspiration européenne. Plaçant l’improvisation au cœur de leur propos à la manière d’une sorte d’esperanto, les quatre musiciens brassent dans un même geste fédérateur toutes les musiques du monde pour les fusionner en une féérie sonore baroque et truculente.

CHRISTOPHE IMBS SOLO

Alors qu’il sortait en 2023 l’album Soft Power en leader à la tête d’un quartet flamboyant particulièrement représentatif des tensions internes animant son univers, mêlant l’énergie du rock au lyrisme de l’improvisation jazz, le pianiste et compositeur Christophe Imbs, figure incontournable de la scène artistique strasbourgeoise, se présente ici en solo pour une plongée au plus intime de sa poétique. Mettant en jeu tout un système de pédales d’effets pour engager la clarté acoustique de son piano dans des variations et métamorphoses sonores volontiers modernistes, Christophe Imbs s’inscrit résolument dans une tradition lyrique du solo pour mieux en bouleverser les codes à travers l’expression d’une sensibilité à fleur de peau définitivement contemporaine.

LA STRIZZA
"GANDY DANCERS"

En quelques années, le “power trio” La Strizza fondé par le batteur Francesco Rees en compagnie du bassiste Phillip Klawitter et du guitariste Kalevi Uibo s’est imposé comme l’une des formations les plus emblématiques de la vitalité du Collectif Oh ! regroupant la fine fleur des musicien·nes strasbourgeois·es. Adepte d’une musique hybride et hyper-contemporaine synthétisant les apports de la scène downtown new-yorkaise des années 90, de l’ambient et du post-rock expérimental, le trio a pour nouvelle création Gandy Dancers, en hommage aux premiers travailleurs du rail américain. Dans l’ombre portée de l’œuvre maîtresse du grand compositeur Steve Reich Different Trains, les petites mains de La Strizza placeront au cœur de chaque pièce une série de samples rendant compte de l’ambiance sonore de différentes gares européennes, pour imaginer des sortes de tableaux musicaux aux textures et formes savamment évolutives, d’une grande force onirique. 

En partenariat avec le Noumatrouff, Scène de Musiques Actuelles et le Festival Météo

Nés et/ou résidants en France depuis des années, mais riches tous d’histoires familiales les rattachant à d’autres cultures, les quatre musiciens réunis au sein de cet orchestre ont choisi d’interroger collectivement ce que leurs expressions artistiques devaient à leurs racines respectives — l’Ukraine et la Moldavie pour Sylvain Kassap et son fils Nils ; l’Arménie pour Claude Tchamitchian ; la Turquie pour Anil Eraslan. A partir d’un répertoire de morceaux traditionnels et de thèmes originaux inspirés par ce tropisme “oriental”, le quartet met le caractère chambriste de son orchestration au service d’une sorte de folklore imaginaire aux accents contemporains, accueillant des bribes de formes, de rythmes et d’harmonies liés à ces traditions autant vécues que fantasmées pour mieux les transfigurer au prisme de l’improvisation collective la plus libre et débridée.

A la fois pianiste et organiste, Kit Downes est longtemps demeuré l’un des secrets les mieux gardés du jazz britannique avant d’enregistrer ces dernières années pour le label ECM des disques remarqués aussi bien aux côtés du batteur Sebastian Rochford, de la chanteuse Norma Winstone qu’à la tête de son propre trio composé de Frans Petter Eldh à la contrebasse et James Maddren à la batterie. C’est en compagnie de ces partenaires de longue date mais dans une esthétique radicalement différente que Kit Downes présente aujourd’hui le projet de son power trio Enemy. Fondant l’essentiel de leur discours sur l’intensité et la complexité de polyrythmies enchâssées aux métriques énigmatiques, les trois musiciens s’engagent corps et âmes dans les méandres d’une musique collective, puissamment organique et énergétique, en quête de nouvelles formes de beauté sauvages et transgressives.

 

Depuis près de 25 ans qu’il anime le collectif La Forge, pôle créatif de compositeurs et improvisateurs implantés en Rhône-Alpes, le pianiste François Raulin n’a cessé de multiplier les projets interdisciplinaires, persuadé que du dialogue entre les arts et les cultures pouvait naître de nouvelles formes d’ententes et d’harmonies. C’est en étroite collaboration avec Jean-Marc Rochette, dessinateur et auteur de BD passionné de haute montagne, qu’il cosigne aujourd’hui ce magnifique spectacle se proposant de faire entrer en résonance une série de dessins réalisés en direct avec une partition musicale instantanée. Attentifs aux dynamiques de la main au travail, François Raulin et Richard Bonnet improvisent en réponse à l’expressivité du trait une musique à la fois atmosphérique, narrative et puissamment dramatique — d’une grande force poétique.

 

FRANÇOIS CORNELOUP & SERGE TEYSSOT-GAY
MATIÈRE NOIRE

A force de se croiser au gré des festivals et de se découvrir de profondes affinités électives, le saxophoniste François Corneloup et le guitariste Serge Teyssot-Gay, habitués tous deux des formules orchestrales hybrides et expérimentales, ont décidé d’engager le dialogue en musique sous forme d’un duo totalement improvisé. Mêlant les énergies et les sonorités de leurs instruments respectifs en de longues séquences atmosphériques où timbres, textures, flux, formes et pulsations finissent par ne plus constituer qu’une seule et même matière en fusion à façonner collectivement dans l’instant, les deux musiciens s’engagent dans des zones peu balisées et foncièrement étrangères à leurs habitudes, trouvant dans la génération d’un son partagé un espace transitoire où habiter et développer un discours en commun.

CLAUDIA SOLAL & BENJAMIN MOUSSAY
PUNK MOON

Chanteuse virtuose à la voix claire toujours précisément articulée mais aussi artiste totale — joueuse, incarnée, théâtrale — constamment appliquée à donner du sens au son, Claudia Solal n’est jamais plus inspirée que dans le cadre ultra-raffiné du duo télépathique qu’elle forme depuis plus de 25 ans avec le pianiste, compositeur et arrangeur Benjamin Moussay. Plongeant au cœur de leur petit théâtre intime à travers une série de chansons originales d’une grande subtilité dramatique, les duettistes explorent les méandres d’un univers hybride renvoyant tour à tour au jazz, au rock progressif, au domaine contemporain et à l’improvisation libre — la première en quête de la musique intime des mots ; le second attentif à transcrire dans la courbe subtile de ses phrases les accentuations et dynamiques propres aux mouvements de la parole.

Ce concert marque la sortie de l’album Punk Moon sur le label Jazzdor Series.

Batteur de l’ellipse et du sous-entendu, Fabrice Moreau a fait de la grâce toute chorégraphique de ses talents d’instrumentiste le fondement même de son geste de compositeur, parmi les plus originaux du jazz contemporain. Engagé depuis 7 ans dans une intense collaboration, autant humaine qu’artistique, avec Ricardo Izquierdo au saxophoniste ténor, Nelson Veras à la guitariste, Jozef Dumoulin au piano et Mátyás Szandai à la contrebasse, Fabrice Moreau a pris acte de la disparition tragique et prématurée de ce dernier pour ne pas le remplacer au sein de l’orchestre et continuer l’aventure en quartet. Fondant leur propos autour de cette place vacante, Moreau et ses compagnons inventent une musique pleine d’espace et de silence, faisant de la dynamique du vide le véritable moteur dramatique d’un discours collectif paradoxalement intensément lyrique.