Agenda

« Nous vivons dans une Algérie secouée par un climat d’instabilité, c’est ce que dit la presse étrangère, un climat d’instabilité… traduction, tout peut s’effondrer pour nous, rien ne sera plus jamais comme avant… Mon amour et la peur de l’attente de la déflagration. Car ça explose toujours lorsqu’ils disent climat d’instabilité, inutile de rêver, tous les pays qui ont connu un état d’instabilité ont vécu cette déflagration lente et douloureuse, ça explose, ça continue, d’abord au loin, puis dans ton cœur, puis ça approche, ça explose maintenant dans les mots, tu te mets à jurer, à blasphémer ou au contraire à réciter des versets, des psaumes, des prières dans une langue qui n’est pas la tienne puis ça explose dans ta chair, c’est inévitable et ça finit par exploser dans ta tête… »

Adoptée en France, Wassila ignore tout de ses origines. Ses mains tremblent en ouvrant le journal de Yamina, sa mère. Chaque page raconte un pan d’Histoire qui lève un peu plus le voile sur sa naissance dans une Algérie meurtrie par les années noires de la guerre civile.

Jamila Bensaci écrit, interprète et met en scène l’histoire vibrante d’une vérité intime. D’images furtives en sensations familières, ce monologue poignant articule les voix discordantes de deux femmes, deux générations, deux cultures, deux destins si loin, si proches.

Dès 8 ans

« À l’intérieur de ma casquette, au sommet de ma tête, j’avais de petites œuvres. J’allais le long des rues à pied et j’adressais la parole à d’autres piétons. Le dialogue pouvait prendre, par exemple, la forme suivante : je demandais « Monsieur ou Madame ou Mademoiselle, est-ce que l’art vous intéresse ? » Si l’on me répondait « Oui, oui », je disais « Eh bien, saviez-vous que j’ai une galerie ? » Si mon interlocuteur manifestait de l’intérêt, je lui disais « La voici, ma galerie ». Mes œuvres se trouvaient là, à l’intérieur de mon chapeau. Puis, nous les regardions ensemble.

Pour Robert Filliou, chacun d’entre nous est un génie qui s’ignore. Et tout le monde est un artiste capable de transformer sa vie en œuvre d’art. Effervescente et loufoque sous ses multiples casquettes, sa création, souvent tirée par les cheveux, n’est jamais rasoir. Car, ça ne fait rien si l’art n’existe pas, pourvu que les gens soient heureux !

Catherine Tartarin explore l’univers festif de cet artiste-poète, bricoleur, assembleur, penseur, agitateur et performeur. Dans ce spectacle, acteurs et spectateurs expérimentent l’utopie de la création permanente, un art des petits riens du quotidien qui pourrait bien changer le monde.

Cette pièce inclassable est interprétée par les élèves du Cycle à Orientation Professionnelle du Conservatoire de Strasbourg, encadrés par Olivier Chapelet, Gaëlle Axelbrun et l’équipe technique du TAPS. Le spectacle associe les étudiants en scénographie et composition musicale de la Haute École des Arts du Rhin qui expérimentent ainsi les conditions réelles de création et de production théâtrales.