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Eden Lefevre

Eden Lefevre : Les Clopes (2020), modelage, jus d’oxyde, céramique. Dimensions : 55 cm x 12 cm et 57 cm x 9 cm de diamètre

Portrait d'Eden Lefevre par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

Ma céramique est une hasarde amoureuse, une rencontre intense-émouvante. Je la découvre dans les ateliers de la Haute école des Arts du Rhin où j’obtiens les diplômes DNAP et DNSEP en 2016 et 2018.

Entre ces deux temps d’expérimentation avec l’argile, je façonne ma conscience politique contextuelle aux Beaux-Arts à Vienne en Autriche où j’étudie les pratiques et théories queerness, transmedia, transgenre, et féministe.

Ces études mêlant art et genre m’ont permis de déployer et de pimenter ma réflexion plastique et sociale. 

 

 

 

Fumer de très grosses cigarettes, c’est très mal Eden Lefevre

 

Eden Lefevre : Les Clopes (2020)

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

Les Clopes sont les premières sculptures que j’ai réalisées dans mon atelier au Bastion 14 que j’occupe depuis quelques mois. Elles appartiennent toutes deux à mes récits de formes surdimensionnées : fumer de très grosses cigarettes et les écraser n’importe où, c’est très mal. J’aime interroger les objets qui habitent et habillent nos imaginaires et quotidiens, pousser leurs charges politiques et affectives. Mes cigarettes qui tuent sont esseulées de leur paquet, écrasées et précieusement arrangées, glorieuses et puissantes.

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

Les plasticiennes et plasticiens font face à une précarité dans de nombreux domaines : être artiste, travailler et développer son art est une résistance quotidienne, particulièrement pour les femmes qui rencontrent des inégalités stagnantes dans le monde de la Culture. En France, elles sont 64 % en écoles d’art mais représentent seulement 27 % des artistes exposé·e·s dans les centres d’art et FRAC, avec un écart de rémunération de -30 % (source : HCE rapport 2018, Inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture). Dans Une chambre à soi, 1929, Virginia Woolf écrit "Une femme doit avoir de l’argent et une chambre à soi si elle souhaite pouvoir écrire des histoires". Ainsi, pouvoir travailler dans un atelier-chambre du Bastion 14 m’a offert une stabilité d’espace et une autonomie créatrice qui sont plus que des soutiens dans ma pratique artistique.

 

Et pour vous suivre ?

 

Photos : © Christophe Urbain