Tous les dragons

Une jeune femme entre sur scène, sur une table sont disposées des photos, celles de son enfance. L’une, en apparence banale, retient son attention : deux petites filles sont assises sur les genoux de leur grand-père. Soudain, elle est rejointe par Quelqu’un. Ensemble, iels redécouvrent les clichés et les objets qui n’en finissent plus d’apparaître. Tous les dragons est une enquête, une auto-fiction documentaire qui tente de recoller les morceaux d’une mémoire altérée, suite à une amnésie traumatique. La bataille intime de Camille Berthelot pour retrouver des souvenirs épars et douloureux, enfermés dans une boîte depuis trop longtemps : « Le dragon c’est Jacques. Le dragon c’est ce qui m’est arrivé. Le dragon c’est moi. C’est moi à 5 ans qui n’arrive pas à m’en sortir seule avec cette histoire. Le temps est venu pour moi de la libérer en posant au spectateur cette question : Comment se reconstituer ? Comment se comprendre ? Comment se battre face à nos propres dragons ? » L’autrice et metteuse en scène écrit sur le tabou et le déni de société entourant encore l’inceste vécu par celleux que l’on nomme « les enfants du silence ». La vidéo sert d’outil dramaturgique de l’inconscient. Les projections de documents laissent, petit à petit, place à des visions, des souvenirs, une mémoire traumatique dont la perception est altérée, troublée, fragmentée. Vient alors le temps de la reconstruction en tant que femme. En façonnant ainsi son vécu, il devient universel.