Censure et autocensure

Censure et autocensure
Mardi 8 avril 2025

Deux tables-rondes aux Archives de Strasbourg

En juillet 1940, Strasbourg connaît les premiers autodafés de livres interdits par l’occupant nazi. Cette exécution publique de la pensée qui dérange a marqué les esprits, autant que les mises au silence de la presse et l’élimination de toute opposition. Mais cette volonté de faire taire toute voix discordante, loin de se limiter à un moment précis de l’histoire, trouve des échos à travers différentes périodes, régimes et mouvements politiques. Les deux tables-rondes proposées dans le cadre de Strasbourg Capitale mondiale du livre se pencheront sur deux aspects de la question de la censure : dans l’espace public (expression libre ou contrainte dans la presse, parole des femmes, liberté de parole dans les réseaux sociaux) et dans le monde des arts (cinématographie, musées, production artistique). Le thème de la censure sous-entend plusieurs questions transverses : réagir à la provocation, contrôler l’opinion, respecter les valeurs ou les opinions d’autrui, défendre une identité commune, combattre pour la liberté ou la vérité... Si la censure touche à la parole d’autrui, qu’en est-il de l’autocensure, c’est-à-dire du contrôle de son propre discours, par rapport à des courants ou à des pouvoirs extérieurs ? Derrière la censure se profile la conception de l’autorité qui prétend l’exercer ou l’abolir : au long de l’histoire et quelle que fût la culture des sociétés, quelle légitimité justifie un contrôle plus ou moins fort exercé sur les discours ou les productions artistiques ? Ces questions peuvent sembler anodines en Occident, mais restent fortement sensibles dans une grande partie du monde.

Matin (10 h-12 h) : « La censure et l’opinion publique », avec :
Dominique Jung, journaliste
Hanane Karimi, sociologue
Anna Glazewski, juriste
Après-midi (14 h-16 h) : « La censure dans l’art », avec :
Matthieu Perrin, historien du cinéma
Émilie Girard, directrice des musées
Hervé Doucet, historien de l‘art