Fanny Buecher

Fanny Buecher : "Comment je fais parler un oiseau" (2020). Petit Oiseau chantant XXL, acrylique et pastel sec sur papier. Dimensions : 145 cm x 130 cm

Portrait de Fanny Buecher par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

J’ai grandi dans un milieu artistique et c’est mon père qui m’a conduit à devenir artiste. 
Il était céramiste, potier, enseignant et il exprimait sa créativité dans toutes sortes de domaines :  notre maison était remplie de fresques, de bas-reliefs, de photographies, de sculptures qu’il avait réalisés. 
Dès mon enfance, j’ai donc eu de l’argile à portée de main et du matériel pour dessiner, entre autres sur un mur de notre logement qui y était réservé. Vers l’âge de 10 ans, j’ai eu mon premier appareil photo et un terrain de jeux riche, entre des granges pleines de recoins, des champs avec des étangs et des sous-bois à explorer. 
Me plongeant durant des heures dans la contemplation et l’exploration de la nature, elle est devenue un sujet de peinture où peut s’exprimer ma subjectivité et où je tâche entre autres, de fixer ces instants d’éblouissement.

 

Ce portrait animalier est une tentative de faire parler les oiseaux. Fanny Buecher

 

Fanny Buecher : Comment je fais parler un oiseau

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

Juste après le premier confinement, j’ai tendu une large et longue bande de papier sur le mur de mon atelier, sur laquelle j’ai d’abord réalisé un fond peint dans un geste spontané, d’une déclinaison de couleurs préparées à l’avance.

L’ayant laissée un moment de côté tout en explorant régulièrement les suites à lui donner, j’ai finalement imaginé cet oiseau en posture d’alerte lors d’un rêve lucide et en me rappelant probablement les oiseaux morts que j’avais croisés les jours précédents.

La façon et la technique du pastel sec avec lesquelles l’oiseau est traité, laissent apparaître le fond de la peinture aux couleurs allant d’un vert vif à un violet foncé, pour donner à ce merle chantant, un aspect fragile et fantomatique, avec toutefois une posture ancrée et une taille démesurée. 

Mes dessins expriment souvent des expériences personnelles liées à des préoccupations plus générales comme ici la disparition de la biodiversité. Le titre vient ici apporter une lueur, et d’autres fois, un tout autre éclairage.

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

La raison initiale qui m’a fait choisir de présenter une candidature au Bastion 14 est que je cherchais un espace pour réaliser mes projets de peintures et de dessins de grand format. Je cherchais aussi l’opportunité de rencontres et d’échanges avec des artistes aux pratiques variées et de qualité.
J’imaginais aussi, à juste titre, que je pourrais profiter de l’émulation propre aux regroupements d’artistes et que ce tremplin serait idéal pour développer ma pratique et me professionnaliser. De fait, cette résidence offre la possibilité de tisser des liens personnels et professionnels.
D’autre part, le Bastion 14 est un lieu singulier, chargé d’histoire, impressionnant aussi par ses longues allées sombres, son ensevelissement partiel sous la terre. Ce lieu, où il est possible d’aller travailler à toutes heures, détient aussi une grande potentialité de renouvellement et une importante capacité de réappropriation. 

 

Et pour vous suivre ?

 

Photos : © Christophe Urbain

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