Des livres plus verts et vertueux

Les Rencontres internationales de l’écologie pour le livre, qui terminent l’année Lire notre monde ces 15 et 16 avril à l’Université de Strasbourg, questionnent les impacts environnementaux de la chaîne du livre.

Comment la chaîne du livre peut-elle réduire son impact sur l’environnement ? C’est la question qui occupe les tables-rondes, conférences et échanges des premières Rencontres internationales de l’écologie pour le livre, organisées ces 15 et 16 avril dans le bâtiment du Patio sur le campus central de l’Université de Strasbourg. Cet événement est l’un de ceux qui clôturent l’année Strasbourg Capitale mondiale du livre Unesco.
Dans l’amphithéâtre Cavaillès, cinq spécialistes échangent ce mardi après-midi de la question du papier. Anne-Laure Barral, journaliste à Radio France, résume, en guise d’introduction, une enquête menée avec le consortium international des journalistes d’investigation sur la coupe et la vente illégales de bois à des usines de pâte à papier en France. Jori Ringman, directeur général de la confédération européenne des industries papetières, rappelle que la majorité de la pâte à papier est produite à partir de papier recyclé. "Pour la part qui est issue du bois, soit 20% environ de la production, un quart provient de résidus de bois utilisé pour la construction ou la production de mobilier et un autre quart de bois rejeté par ce même secteur industriel", précise-t-il. "Les normes et les certifications sont de bons outils pour améliorer nos pratiques, appuie Mathieu Macheret, directeur général d’Imprimerie de Champagne. Des solutions existent : en cinq ans, mon entreprise a réduit sa consommation d’eau de 70%."

Bio et biblio diversités

Violaine Chaurand, directrice de la responsabilité sociale et environnementale pour le groupe Bayard, ajoute que l’attention à l’impact environnemental implique de repenser les modèles économiques. "Il faut trouver des solutions pour sortir d’une logique volumique sans menacer la création ni la bibliodiversité. C’est une réflexion qui ne peut se mener qu’en coopération avec les autres acteurs." Pour le WWF, Daniel Vallauri souligne que la bonne gestion des forêts doit aussi comprendre des critères sur la biodiversité et la qualité des sols.
"C’est la première fois qu’un événement de cette ampleur se tient sur cette thématique, que l’on ne peut plus éluder", se félicite Anne-Marie Bock, cheffe de projet Lire notre monde. D’autres rencontres se tiennent encore mercredi toute la journée, notamment sur le rôle des lecteurs et lectrices, à 9h, ou sur le pouvoir de la culture dans la transformation du monde, à 16h30. Elles sont aussi retransmises en direct via le site web Lire notre monde.

Lisette Gries
Photos Mathilde Cybulski