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Des marches exploratoires pour identifier le harcèlement de rue

Égalité, Ville à vivre

Des marches exploratoires pour identifier le harcèlement de rue

Égalité, Ville à vivre

Publié le 21/11/2024 - Modifié le 21/11/2024

Des marches exploratoires pour identifier le harcèlement de rue

Fil d'Ariane

Deux groupes de femmes ont évolué, de nuit, dans les quartiers Gare et des Halles afin de faire part des difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans l’espace public et d’imaginer des solutions.

"Ça m’arrive très souvent. Ça peut être des remarques sur mon physique ou des personnes qui insistent pour avoir mon numéro de téléphone. Une fois, il y a un mec avec une bouteille de whisky à la main qui m’a poursuivie en hurlant des insultes", témoigne Romane. La jeune femme, en service civique à la Grenze, rue Georges-Wodli, traverse quotidiennement le quartier Gare.  Stylo à la main, malgré le froid engourdissant les doigts, elle a participé à une marche exploratoire organisée par des agentes de la direction de territoire Centre, ce mercredi 20 novembre une fois la nuit tombée. Pendant plus d’une heure, deux groupes de femmes ont arpenté les quartiers de la Gare et des Halles et noté leurs expériences, leurs observations et leurs idées d’amélioration. 
Après un questionnaire en ligne, auquel 247 personnes, dont 85% de femmes, ont répondu, et des stands de prévention dans l’espace public, la Ville a, en effet, fait le choix d’expérimenter les marches exploratoires. Cette méthode diagnostic, venue du Canada et pensée par et pour les femmes, doit leur permettre de se réapproprier l’espace public. "Nous souhaitons avoir une meilleure connaissance de la réalité du harcèlement de rue dans les deux quartiers, identifier les lieux et les horaires où se concentrent les difficultés", explique Lauriane Mazé, chargée de mission quartier Gare-Laiterie. 

Stratégies d’évitement

Le harcèlement de rue n’est pas propre à une ville, un quartier ou une rue : 81% des Françaises en ont déjà été victimes (Ipsos, 2020). Et les conséquences pèsent sur le quotidien des femmes. Les insultes, sifflements, regards insistants, remarques et gestes à connotation sexuelle, les poussent à modifier leurs itinéraires et à adapter ou limiter leurs déplacements. "J’ai été agressée aux Halles, c’est devenu un trajet vraiment anxiogène pour moi et j’ai dû changer mes habitudes", rapporte Coline, chargée de pédagogie dans une école de commerce du quartier. "Moi c’est simple, je fais tout à vélo, c’est plus facile de s’échapper", ajoute Maya, étudiante en architecture. Des témoignages précieux pour les organisatrices de la marche. "On s’intéresse aux stratégies d’évitement mises en place par les femmes, à ce qui peut les aider et les rassurer, afin de répondre à leurs besoins", poursuit Lauriane Mazé.
La restitution de cette démarche autour du harcèlement de rue est prévue dans le cadre du OFF des Assises européennes de lutte contre les violences faites aux femmes. Les données récoltées permettront de développer des initiatives avec les partenaires du quartier (le centre commercial des Halles et les autres commerçants, la CTS, le parking Parcus…) et de prendre en compte le harcèlement de rue dans l’aménagement d’un espace public plus égalitaire et donc plus favorable aux femmes.

Anne Dory
Photos Philippe Stirnweiss

La restitution des marches exploratoires aura lieu dans le cadre du rendez-vous Le harcèlement de rue dans l'Union européenne et à Strasbourg, le 27 novembre à 20h à la médiathèque Olympe de Gouges 

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