Mots et images aux musées

Les expositions de cette nouvelle saison s’inscrivent dans l’année Capitale mondiale du livre, en se concentrant sur l’histoire de l’illustration et sur les œuvres à mode d’emploi.

Au moment de prendre ses fonctions à la tête des Musées de la Ville de Strasbourg, en janvier 2024, Emilie Girard saluait la force du réseau qui lie les douze institutions. La saison 2024-2025, la première dont elle a supervisé la programmation, confirme cet enthousiasme pour les synergies. Cet automne, trois expositions en trois lieux continuent d’explorer les liens entre la création artistique et la littérature, dans le cadre de l’année Capitale mondiale du livre.

Depuis le 27 septembre, le Musée d’art moderne et contemporain (Mamcs) jette un œil curieux sur les œuvres à protocole – dans la veine des créations de l’Oulipo, un groupe de travail littéraire fondé par le poète Raymond Queneau en 1960. “Qu’est-ce qui fait une œuvre : l’idée ou sa réalisation ?, interroge Anna Millers, commissaire de l’exposition “Mode d’emploi”. Les œuvres à protocole c’est un peu comme avec une recette de cuisine ou une partition de musique, l’artiste donne ses instructions, que d’autres suivent pour concrétiser l’œuvre.” Le public est d’ailleurs invité à participer à certaines créations.

Hommage à Raymond Waydelich

Avec “Enfantillages”, la Galerie Heitz se concentrera, à partir du 8 novembre, sur les prémices de l’illustration jeunesse en Alsace, dès le milieu du XIX^e siècle. “Pas de livres pour enfants. Enfantillages chapitre 2” y répondra avec la suite chronologique de l’histoire de l’illustration, à partir des années 1970 (au musée Tomi-Ungerer, à partir du 22 novembre). “Les expositions resteront en place jusqu’au printemps : nous allongeons leur durée dans un souci de durabilité écologique et d’accessibilité à un plus large public”, souligne Emilie Girard. 

Inscrits dans les enjeux de leur époque, les musées le sont aussi dans leur territoire. “Il nous semblait important de rendre hommage à Raymond-Emile Waydelich, décédé en août dernier, explique Anne Mistler. C’est pourquoi le Mamcs présente les œuvres de ce grand artiste alsacien qui étaient dans nos collections.” 

Lisette Gries