Poires secouées, un verger culturel à l’Elsau

Rue Raphaël, un verger en permaculture se déploie. Le lieu accueillera également des animations pédagogiques et culturelles.

Un nouveau verger est en train de prendre forme rue Raphaël à l’Elsau. Ce projet d’agriculture urbaine, imaginé par l’association Les poires secouées, se déploie sur un espace laissé en prairie depuis les années 80. "C’est un peu comme renouer avec la tradition alsacienne des ceintures de vergers qui faisaient la transition entre les villages, la campagne et la forêt", se réjouit Benjamin Soulet adjoint à la marie maire de Strasbourg chargé de l’équité territoriale. 
Le développement de ce verger s’inscrit dans le dispositif Cités fertiles, porté par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, lauréat de l’appel à projets Quartiers fertiles de l’ANRU, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. Quatre projets sont prévus, à l’image de l’Ill des possibles inauguré en mars à la cité de l’Ill. "Nous portons l’ambition de développer l’agriculture nourricière dans les quartiers", insiste Nathalie Jampoc-Bertrand vice-présidente de l’Eurométropole chargée du renouvellement urbain.  

Libre cueillette

A l’Elsau, 75 arbres ont déjà été plantés, ils seront 230 en tout, et voisineront petits fruits et plantes aromatiques répartis sur 8000 m². "Nous nous sommes inspirés d’un modèle de verger canadien en permaculture", explique Elisa Martin, présidente de l’association les poires secouées. "Nous l’avons pensé à l’inverse de la monoculture : on ne met jamais la même espèce côte à côte pour éviter la propagation des ravageurs et des maladies". La diversité des cultures permettra d’étaler à la fois la floraison, favorable à la biodiversité, et la récolte. Ici, habitantes et habitants du quartier pourront pratiquer la libre cueillette "une manière de limiter le prix et de faire l’expérience de la cueillette", poursuit Elisa Martin. Des animations seront aussi proposées pour reconnaître les plantes et observer la nature, à destination, notamment, d’un public scolaire.
Ce verger est aussi culturel. Musique, théâtre, lecture, conférences y auront leur place, ainsi que des temps festifs réguliers et des rencontres avec les associations du quartier. "On a envie d’être au croisement d’initiatives, conclut Elisa Martin. Nous souhaitons rendre le lieu vivant et ouvert".

Anne Dory
Photos Roméo Boetzlé