Agrégateur de contenus

webmag - Transmettre la mémoire des gens du voyage

Culture, Enfance, éducation, Lire Notre Monde

Transmettre la mémoire des gens du voyage

Culture, Enfance, éducation, Lire Notre Monde

Publié le 20/09/2024 - Modifié le 20/09/2024

Transmettre la mémoire des gens du voyage

Fil d'Ariane

Dans le cadre de Strasbourg Capitale mondiale du Livre, des membres de la communauté des gens du voyage, accompagnés par l’association Les Francas et le centre social et culturel Lupovino, ont été invités à se raconter et transmettre leur mémoire.

Comment faire lorsque la tradition orale s’essouffle et que la transmission de générations en générations se tarit ? « Habituellement, tout passe par l’oral », explique Jessica Burklé, référente familles au centre social et culturel Lupovino, implanté dans le quartier du Polygone, où vivent plusieurs familles issues de la communauté des gens du voyage. « Depuis la sédentarisation, le lien se coupe. La tradition orale de raconter les histoires au coin du feu s’est perdue », relate-t-elle. 
Alors que Strasbourg a été désignée Capitale mondiale du livre par l’Unesco, le service des gens du voyage s’est rapproché du Labo des histoires dans le Grand Est pour monter un projet. « Nous nous adressons à des publics éloignés de l’écriture », précise Sarah Giora Ndengue, directrice du Labo des histoires. « Le service des gens du voyage nous a orienté vers deux partenaires : Lupovino, au Polygone, et Les Francas 67, qui accompagent des familles de la rue de Dunkerque », ajoute-t-elle. 

Contes revisités et histoires imaginaires

De février à juin dernier, à travers dix ateliers, une dizaine de familles se sont prêtées au jeu autour d’une thématique : le conte. « Le conte est le moment par excellence où les parents échangent avec leurs enfants », considère Sarah Giora Ndengue. « Cela donne des dialogues autour de contes revisités, mais aussi des histoires imaginaires », poursuit-elle. 
L’autrice Florence Jenner-Metz et l’illustrateur Thierry Chapeau ont mis en texte et en images ces rencontres et ces moments de dialogue. « Le français est la langue choisie pour les textes, alors que toutes les familles n’avaient pas le même niveau de pratique. C’était aussi une manière de montrer que le français n’est pas que la langue de l’administratif », complète Sarah Giora Ndengue. Le résultat ? Des familles heureuses d’avoir été associées à un projet qui prend la forme d’un kamishibai, une technique de narration japonaise sur des images qui défilent dans un théâtre en bois. 
L’exposition est visible jusqu’au 26 septembre à la médiathèque Simone-Veil, 9 allée François-Mitterrand, à Illkirch-Graffenstaden.

Ophélie Gobinet
Photo Elyxandro Cegarra

Territoire

Recherche d'asset dynamique