Moustique tigre, agissons ensemble !
Au-delà d’impacter fortement notre cadre de vie, le moustique tigre peut également transmettre des maladies. C’est pourquoi, chacun d’entre nous doit agir pour lutter contre sa prolifération.
Qu'est-ce qu'un moustique tigre ?
Arrivé par le sud de la France à la faveur des échanges commerciaux internationaux, le moustique tigre (Aedes albopictus) s'est installé dans l'Eurométropole de Strasbourg en 2014.
Insecte invasif d'origine d'Asie du sud-est, il se nourrit de nectar de fleur. Seule la femelle pique car elle a besoin de protéines contenues dans le sang pour que ses oeufs puissent éclore. Elle pique principalement pendant la journée et de manière répétée.
La femelle vit entre 4 et 6 semaines et peut pondre jusqu'à 500 oeufs en plusieurs fois au cours de son existence. Elle dépose ses oeufs en grappe, sur une paroi de préférence verticale, juste au-dessus de la ligne d'eau d'un récipient ou d'une petite zone contenant de l'eau stagnante. Les oeufs vont ensuite éclore dans l'eau et donner des larves puis des nymphes. Ce n'est qu'au stade adulte que l'insecte émerge et sort de l'eau.
Les oeufs sont résistants au froid et à la dessiccation (absence d'eau). Pendant l'hiver, ils peuvent se mettre en sommeil (diapause) afin d'éclore au printemps suivant.
Pour le reconnaitre, voici quelques-unes de ses caractéristiques :
- Il est de très petite taille de l'ordre de 5 milimètres (plus petit qu'une pièce d'un centime),
- Il a des rayures noires et blanches sur le corps et les pattes,
- Il possède une ligne blanche longitudinale sur la tête qui se poursuit sur le thorax,
- Il est silencieux.
Où trouve-t-on le moustique tigre ?
De très nombreux récipients et des petites zones d'accumulation d'eau peuvent donc constituer des gîtes de développement potentiels pour les larves de moustique tigre :
- Les coupelles sous les pots de fleurs, certains éléments de décoration, les pieds de parasols...,
- Les fûts de récupération d'eau de pluie, les grilles des avaloirs de cours...,
- Les pneus et autres déchets ou encombrants non évacués,
- Les arrosoirs, les seaux, les brouettes et autres outils non rangés,
- Les gouttières de toit non entretenues, les piscines laissées à l'abandon...,
- Sous les terrasses sur plots, sur les toits plats (absence d'entretien ou de pissettes, manque de pente...)
Quels sont les moyens de lutter contre la prolifération du moustique tigre ?
Adoptez les bons gestes
Pas d'eau stagnante = pas de moustique tigre !
Pour limiter sa prolifération sur notre territoire, il faut empêcher le moustique tigre de passer du stade de l'oeuf au stade adulte en supprimant les endroits où l'eau peut stagner.
Pour se faire, la réalisation fréquente de quelques gestes simples est nécessaire :
- Vider l'eau 1 à 2 fois par semaine de tous les réceptacles qui ne peuvent pas être rangés. Frotter l'intérieur des contenants avec une brosse à poils durs puis rincer pour enlever les œufs déjà installés,
- Couvrir les récupérateurs d'eau de pluie de façon totalement hermétique avec un couvercle étanche, un voile moustiquaire ou un tissu maintenu par des tendeurs,
- Ranger à l'abris de la pluie les objets extérieurs (brouettes, seaux, jouets, pneus...),
- Combler, avec du sable ou du gravier, l'espace des objets qui ne peuvent être vidés (vases, soucoupes, sous la terrasse sur plot...),
- Curer pour faciliter les écoulements d'eau (gouttières, pissettes, avaloirs de cour...),
- Jeter les encombrants et autres réceptacles inutiles,
- Entretenir (piscine, pièges à sable, espaces verts)
- Corriger certains aménagements en faisant appel à un professionnel qualifié pour étudier et réaliser toutes possibilités d'évacuation des eaux.
Mobiliser son entourage
Afin que la mise en œuvre de ces bons gestes soit efficace contre la prolifération du moustique tigre, nous devons tous agir ! En effet, l’impact des bonnes pratiques réalisées par l’ensemble des habitants d’un quartier sera significatif sur la population de moustique tigre présente. Les actions isolées ne sont pas suffisantes pour freiner le développement des colonies.
La solution ? Devenir ambassadeur moustique tigre !
Le rôle de l’ambassadeur moustique tigre est de transmettre à son entourage les bonnes pratiques à acquérir et de montrer les gestes simples à réaliser pour éviter la prolifération du moustique tigre.
Grâce à son implication et équipé d’un kit de mobilisation, il participe à la lutte contre le moustique tigre à une échelle locale : dans son voisinage, son quartier, au sein d’une association ou un collectif d’habitants. Le kit comprend une liste des bons gestes à adopter pour supprimer les gîtes de développement des larves, une foire aux questions sur le moustique tigre, un flyer de prévention, un sticker à apposer sur les boites aux lettres des habitants engagés, et le cas échéant, un voile de moustiquaire pour un récupérateur d’eau de pluie extérieur.
Pour devenir ambassadeur moustique tigre, contacter le service : hygieneetsante@strasbourg.eu
Se protéger individuellement
Afin d'éviter les piqûres de moustiques tigre, il est conseillé de :
- Porter des vêtements couvrants et clairs qui laissent le moins de surface de peau accessible ainsi que des chaussures fermées,
- Installer des moustiquaires sur les fenêtres ou autour de la terrasse,
- Le cas échéant, utiliser du répulsif cutané en respectant la notice d'utilisation et les restrictions d'usage (grossesses, âge...)
Encourager la biodiversité
Contrairement aux autres moustiques, le moustique tigre n’a que peu de prédateurs naturels. En cause :
- Une temporalité décalée : les hirondelles et les chauve-souris chassent au crépuscule alors que l’activité du moustique tigre est essentiellement diurne ; Installer des moustiquaires sur les fenêtres ou autour de la terrasse,
- Un milieu de vie différent : les poissons et les batraciens se rencontrent dans de plus grandes étendues d’eau et généralement naturelles alors que le moustique tigre peut se contenter de quelques gouttes d’eau dans un bouchon de bouteille en plastique pour se développer – les libellules pourront se nourrir des larves de moustiques tigre si ces dernières sont suffisamment accessibles.
Toutefois, toute initiative encourageant la biodiversité (exemple : maisons à insectes ou à oiseaux …) ne peut être que bénéfique pour l’équilibre de l’écosystème.
Éviter l'usage de produits chimiques
L’usage d’insecticides chimiques par les instances sanitaires pour lutter contre la présence du moustique tigre adulte est très encadré. Cette méthode ayant un impact sanitaire et environnemental non négligeable et afin d’éviter les phénomènes de résistance aux molécules, son recours est limité. En effet, la désinsectisation n’est autorisée par l’Agence Régionale de Santé que lors de la survenue de cas d’arboviroses ayant fréquenté des zones infestées par le moustique tigre.
Signaler un moustique tigre
Si vous pensez avoir identifié un moustique tigre : signalez-le ! En envoyant une photo ou un spécimen sur le site de signalement du moustique tigre.
Quels sont les impacts du moustique tigre sur la santé ?
Le moustique tigre constitue une réelle nuisance en raison de ses nombreuses piqûres tout au long de la journée et impacte ainsi le cadre de vie des habitants de certains quartiers très infestés.
Il est également potentiellement vecteur de maladies virales appelées arboviroses comme le chikungunya, la dengue et le zika.
La plupart des cas déclarés de ces maladies en France hexagonale sont des cas dits « importés » : la personne a contracté la maladie hors du territoire métropolitain puis est rentrée en France (avec ou sans symptômes) juste après. À la différence des cas dits « autochtones » qui ont contracté une arbovirose sans sortir du territoire métropolitain, en se faisant piquer en France hexagonale par un moustique tigre infecté, ayant précédemment piqué un sujet malade.
La plupart des cas sont asymptomatiques (absence de signes cliniques). En effet, le malade est porteur du virus sans le savoir. S’il se fait piquer par un moustique tigre pendant cette période d’environ une semaine, il peut être à l’origine d’une chaine de transmission de la maladie à d’autres personnes.
Les symptômes lorsqu’ils sont exprimés incluent généralement de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires, des éruptions cutanées et d’autres symptômes similaires à la grippe.
Que faire avant ou après un voyage en zone tropicale ?
Si vous prévoyez de partir dans une zone tropicale
Renseignez-vous avant le départ :
- Sur le site du ministère des affaires étrangères,
- Auprès de votre médecin traitant, notamment en cas de grossesse,
- En suivant les conseils aux voyageurs.
Si vous revenez d'une zone tropicale
Évitez les déplacements dans les quartiers urbains infestés par le moustique tigre. Soyez attentif à l'apparition d'éventuels symptômes : au moindre doute, consulter un médecin.
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200
mètres, distance parcourue par un moustique tigre autour de son lieu de naissance
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100%
des communes de l'eurométropole sont infestées par le moustique tigre en 2024
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500
oeufs en moyenne pondus par une seule femelle moustique tigre pendant sa vie
Source : anses
Service hygiène et santé environnementale