Les insectes pollinisateurs

Fil d'Ariane

Plantation de prairies mellifères, installation de ruchers et d'hôtels à insectes, abandon des pesticides... la ville devient un refuge pour les insectes pollinisateurs (abeilles, coléoptères, mouches et papillons).

La grande majorité des espèces végétales dans le monde compte sur les insectes pour se reproduire. C'est notamment le cas des espèces qui produisent les fruits et légumes qui servent de base à notre alimentation.

Des infections parasitaires et virales, l'utilisation de pesticides, la destruction des habitats, le changement climatique... menacent cette richesse écologique et alimentaire. Il a été constaté que les populations d'insectes pollinisateurs, dont les abeilles, les bourdons, les guêpes, les papillons s'effondrent dans le monde entier.

Il est grand temps de prendre conscience du rôle primordial que jouent les abeilles et autres insectes pollinisateurs (coléoptères, mouches et papillons) dans notre écosystème.

Conscientes des enjeux de protection de la biodiversité urbaine, la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg, avec le soutien de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse, ont abandonné l'utilisation des pesticides (herbicides, insecticides, fongicides…) pour l'entretien de l'espace public (parcs, jardins, voirie, écoles…).

Cela s'est traduit de façon très visible par le retour de la nature en ville. Ainsi, il n'est plus rare de trouver des pissenlits, de la renouée des oiseaux ou du trèfle lors de promenades, autant de sources de nourriture pour la faune urbaine, comme les abeilles.

L'Eurométropole de Strasbourg a souhaité valoriser le travail fait par la commune de Fegersheim. Cette dernière, dans un souci de protection de la biodiversité locale, a mis en place quelques ruches et des prairies fleuries sur son territoire. Ses services ont également travaillé avec les élèves de l'école élémentaire de Fegersheim et Ohnheim, qui ont produit les textes du document que nous avons intitulé "Bzzz bzzz… butinons en chœur".

La majorité des communes de l'Eurométropole participent à cet effort collectif pour préserver la biodiversité et l'environnement, en réduisant l'utilisation de produits phytosanitaires, en semant des prairies mellifères, en  installant des hôtels à insectes et quelques ruchers...

Vous aussi vous pouvez faire un geste pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs

Parce qu'il n'y a pas de surface trop petite pour entreprendre des actions en faveur de la biodiversité et que chaque coin de jardin peut servir de refuge, voici quelques actions faciles à mettre en œuvre chez vous :

  • Jardinez sans pesticides,
  • Semez des jachères fleuries (bourrache, centaurée, lavande, coquelicot) et des plantes aromatiques (romarin, thym…),
  • Installez un nichoir à bourdon. Pour cela, il suffit de trouver un pot de fleurs en terre cuite, garni de foin. Enterrez-le en n'oubliant pas de laisser le trou d'écoulement au niveau du sol, puis couvrez le nichoir avec une pierre plate ou une planche surélevée par de petits cailloux. Une reine bourdon choisira peut-être votre abri au printemps !
  • Installez un gîte à perce-oreilles. Remplissez un pot en terre cuite (comme celui des bourdons) et passez une grosse ficelle dans le trou. Attachez-la à un petit bâton, dans le pot pour que celui-ci se bloque au niveau du trou : la suspension est terminée. Il suffit ensuite de garnir l'intérieur de paille, retenue par du grillage, et de le suspendre au ras du sol. Après avoir offert le gîte à ces insectes, pensez aussi à les nourrir en les rapprochant d'une zone infestée par des pucerons, qui seront dévorés la nuit suivante !
  • Installez une bûche HLM. Prenez une demi-bûche (chêne, hêtre, charme, châtaigner… non traité), percez des trous de différents diamètres (de 2mm à 2cm) profonds de 4 à 10cm. Ce gîte est destiné aux abeilles solitaires qui, même si elles ne feront pas de miel, assureront la pollinisation des arbres fruitiers, des fruits et légumes ! Vous pouvez disposer cet HLM n'importe où, en hauteur, sur un piquet, un rebord de fenêtre, mais toujours au soleil et à l'abri des vents dominants.

Attention l'installation de ruches est réglementée

Si vous vous sentez une âme d'apiculteur, pourquoi ne pas vous lancer dans l'élevage d'une ruche. Mais attention, il s'agit d'un élevage, soumis à conditions réglementaires (notamment pour éviter la propagation de maladies). Le plus simple est d'adhérer à une société d'apiculture, auprès de qui vous apprendrez à prendre soin de votre colonie de butineuses.

Question sécurité, il n'y a pas d'inconvénients particuliers pour le voisinage, seulement des distances de sécurité à respecter, fixées par un arrêté préfectoral ou municipal. Dans l'Eurométropole, l'arrêté préfectoral impose de respecter une distance de 10m entre les ruches et les voies publiques ou chemins privés. Les ruches isolées par un mur, une palissade ou une haie ne sont soumises à aucune obligation de distance si cette "protection" atteint 2m de haut et s'étend sur une largeur minimum de 2m de chaque coté de la ruche.

Toute ruche devra faire l’objet d’une déclaration auprès du Ministère de l’Agriculture conformément à l’arrêté du 11 aout 1980 relatif au dispositif sanitaire de lutte contre les maladies des abeilles.
Il est aussi conseillé de les déclarer auprès du Groupement de Défense Sanitaire, organisme ayant vocation à l’accompagnement des apiculteurs et des exploitants du monde agricole. gds67@reseaugds.com, téléphone : +33 (0)3 88 19 16 73, "Déclaration ruches" - Maison de l'agriculture, 2 rue de Rome, 67300 Schiltigheim.

Par ailleurs, il est indispensable de limiter le nombre de ruches présentes dans un quartier, car l'abeille domestique est un insecte sélectionné par l'homme depuis des millénaires pour augmenter sa productivité, qui est capable de butiner de très nombreuses fleurs. De ce fait, elle rentre en concurrence directe avec d'autres insectes sauvages qui, eux, dépendent pour leur survie d'un très petit nombre de plantes (voire une seule !). Trop d'abeilles au même endroit aura pour conséquence de faire disparaître, sans qu'on s'en aperçoive, des insectes sauvages parfois rares.

Le saviez-vous ?

Nous connaissons essentiellement l'abeille domestique dite sociale, "Apis mellifica", dont nous consommons le miel. Il en existe 3 à 5 espèces différentes en Europe. Par contre, savez-vous qu'en France, il existe environ 1000 espèces d'abeilles sauvages (solitaires, maçonne, …), qui contribuent, chacune dans son domaine de préférence, à l'équilibre naturel et à la pollinisation des plantes sauvages et cultivées. Avec les coléoptères, les mouches et les papillons, ces précieux insectes sont indispensables au fonctionnement des écosystèmes : ils interviennent dans la pollinisation – et donc la reproduction – d'environ 70 % des espèces de plantes à fleurs, qui elles-mêmes représentent 90% de la végétation dans le monde aujourd'hui.

Cellule communication éducation à l'environnement

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