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Jamila Wallentin

Jamila Wallentin : Incisions (2018-2019). Bobinage mécanique, fil de coton, polyester, soie, colle.

Portrait de Jamila Wallentin par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

Manier et comprendre le langage visuel donne aux artistes une immense liberté d’expressions et de réflexions. En art, il n’y a ni bonne réponse, ni méthodologie à suivre. Cette liberté de penser et de faire m’est devenue indispensable. Mettre le monde en image, raconter des histoires, construire des récits matériel et visuels, imaginer de nouveaux regards sur le monde est un travail passionnant et essentiel. 
De double culture franco-allemande, je vis et travaille à Strasbourg. Originellement adossée à une pratique du textile avant d'étudier l'archéologie et l'histoire de l'art, j’ai ensuite poursuivi une formation en art-objet à la Haute école des arts du Rhin ainsi qu'à l'Akademie der Bildenden Künste de Nuremberg. Diplômée en 2018, j’ai présenté mon travail dans de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger. En parallèle de mes recherches plastiques, j’ai récemment intégré le Master critique-essais, écriture de l’art contemporain de la faculté des arts visuel de Strasbourg.

 

Un processus de croissance progressive des formes pour questionner la limite entre l'artefact et l'organismeJamila Wallentin

 

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

Jamila Wallentin : Incisions (2018-2019)

Les incisions sont une série de petites sculptures en textile fixées au mur par des tiges en acier. Construites progressivement par bobinage mécanique à l’aide d’une machine rudimentaire, composée d’un moteur de ventilateur fixé sur un support en bois et d’une pointe de serrage réglable, taillé dans une tige filetée. Des fils de coton, de soie et de polyester se déroulent, glissent entre mes doigts avant d’être encollés sur un axe en rotation. Progressivement l’objet grandit au creux de ma main. Il s’agit d’un processus de morphogenèse, de croissance progressive des formes qui me permet de questionner la limite entre l’artefact et l’organisme. L’incision de la forme permet d’en découvrir la genèse : la superposition des couches successive de matière, les couleurs, les rythmes et les tensions. D’où proviennent les formes ? Comment se construisent-elles ? Par une approche empirique des matériaux et une passion pour l’archéologie expérimentale. Mon travail est souvent le résultat d’enquêtes sur la nature et les significations des choses qui nous entourent.

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

Un espace de travail et de stockage dédié, est indispensable au développement d’une pratique plastique. L’atelier est l’endroit où se croisent la main, la pensée, l’outil, et les matériaux. Un lieu magique où émergent les idées et grandissent les formes. Commençant par des travaux de petite taille confrontés au corps, je dépasse cette dimension pour faire face à de nouvelles échelles sculpturales dans l'espace. J’ai donc choisi de quitter mon petit atelier de la Krutenau pour rejoindre le Bastion 14. Aujourd’hui, j’envisage un va et vient entre le confort de l’atelier et la production d’œuvres in-situ. L’atelier rassemble en un lieu défini des moyens de création particuliers qui conditionnent la production artistique. Je souhaite diriger mes recherches vers une plus grande liberté formelle, temporelle et contextuelle. Néanmoins, le Bastion 14 constitue actuellement un point d’ancrage et de rencontre stimulant et essentiel à mon intégration dans un milieu culturel et artistique. 

 

Et pour vous suivre ?

 

Photos : © Christophe Urbain