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Jeanne Bischoff

Jeanne Bischoff : La chevelure (2019). Technique mixte-collage. Dimensions : 103 cm x 154 cm.

Portrait de Jeanne Bischoff par Christophe Urbain

Votre parcours artistique ?

Des pastels secs pour mes huit ans, Debussy déchiffré seule au piano, un instituteur passionné d’art ont été très tôt autant de déclencheurs et de possibilités infinies de variations.

Après les Beaux-Arts, j’ai exploré pendant dix années d’autres domaines comme le théâtre et le chant lyrique.

J’ai toujours eu l’obsession d’assembler les images, de les additionner, de voir comment elles fonctionnaient l’une avec l’autre.

Associer une technologie moderne, un logiciel de traitement d’images avec des gravures de 1860 pour faire un travail d’assemblage et de construction m’est tout de suite apparu comme une évidence. J’ai alors repris mon travail de plasticienne.

 

Ici, le fragment d’une gravure devient peinture, une forme organique qui prend mouvement. Jeanne Bischoff 

 

Pourquoi avoir choisi cette œuvre ?

Jeanne Bischoff  : La chevelure (2019)

La chevelure, toujours dans ma recherche du détournement et de l’épuisement d’une forme simple, ici, la chevelure d’une femme, fragment d’une gravure en noir et blanc d’un journal de La Mode Illustrée de 1861, se multiplie et devient peinture, une forme organique qui prend mouvement. Ce très grand collage, je l’ai réalisé au retour de ma résidence à Prague en 2019. Il marque une étape importante dans mon travail. A Prague, c’est la première fois que j’utilisais des formes aussi basiques, tels un rond, un cercle, un trait et que ma matière première, par la simplicité des éléments utilisés devenait aussi proche de ce que j’appelle « ma terre ». En revenant de cette résidence, j’ai voulu continuer cette recherche, ne jouer qu’avec un seul élément, et en travaillant pour la première fois sur un très grand format, qu’on soit immergé, pris au piège par cette forme, et qu’elle en devienne hypnotique.

 

Pourquoi le Bastion 14 ?

Mon espace privé n’étant plus approprié, avoir un atelier devenait essentiel pour moi. Le Bastion 14 m’a permis de développer mon travail sur le volume et de sortir de l’échelle du livre. L’envie de me retrouver dans une communauté d’artistes était pour moi très stimulante. Ces rencontres ont donné lieu à deux expositions collectives que nous avons organisées au sein du Bastion 14. Ces échanges m’ont aussi permis de m’intéresser à d’autres médiums, tels que la vidéo. D’autre part les Ateliers ouverts ont été des moments très importants dans mon parcours et particulièrement enrichissants. Ils m’ont mis en relation avec un public très divers qui ne viendrait pas forcément dans une galerie. Ce public était très curieux de ma méthode de travail. Présenter non seulement les œuvres réalisées mais aussi ce que je montre rarement, mes étapes de constructions, fait la richesse de ces Ateliers ouverts.

 

Et pour vous suivre ?

 

Photos : © Christophe Urbain