Détail Entité
Rue Lucienne Welschinger
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Présentation
Lucienne Welschinger (1918-2001)
Née à Belfort, elle entra en Résistance dès le mois d'août 1940. Avec quatre autres cheftaines Strasbourgeoises des Guides de France : Marie-Laure et Alice Daul, Emmy Weisheimer et Lucie Welcker, elle se rendit aux casernes et fortifications pour ramener les lettres jetées par les prisonniers de guerre. Le 12 septembre 1940, jour de l'incendie criminel de la Synagogue située près du restaurant du frère de Lucienne, elle assura la prise en charge de deux prisonniers polonais, dont un israélite, réfugiés dans un confessionnal de l'église Saint-Jean. Après les avoir cachés dans le grenier du restaurant, elle les fit évader par le Donon. Après avoir permis de nombreuses évasions, cette première filière fut découverte par le courrier d’un prisonnier évadé, ce qui valut à Lucienne, un premier interrogatoire. Son groupe qui s’était renforcé et était devenu le réseau "France 99" fit évader 400 prisonniers de guerre français et alliés et de jeunes Alsaciens pendant l'hiver 1941-1942. En mars 1942, l'arrestation d'un membre du réseau et d'un passeur entraîna l'arrestation des membres du groupe.
Peu avant, Lucienne avait réussi à se rendre à Vichy où, par l'entremise du chanoine Eugène Muller, sénateur du Bas-Rhin, elle avait pu remettre au chef du cabinet militaire de Pétain un rapport sur la situation en Alsace.
Mise au secret pendant six mois à la prison de Kehl, elle fut condamnée à mort le 27 janvier 1943, avec quatre autres membres du réseau ; six autres se virent infliger par de 6 à 15 ans de travaux forcés, dont André le frère de Lucienne. Le compte rendu du procès, publié en première page des Strasburger Neueste Nachrichten sous le titre "Schonungslose Ausrottung des Verrats im Elsass" (impitoyable éradication de la trahison en Alsace), souligne que "Lucienne était à l’origine d’un plan d’évasion, particulièrement raffiné, de prisonniers de guerre et d’Alsaciens mobilisables". Ayant appris le verdict, le sénateur Muller alerta le cabinet de Pétain, qui intervint auprès les autorités allemandes, en faisant valoir que "les Français condamnés n’ont fait qu’aider d’autres Français à regagner leur pays et que l’accusation d’aide à l’ennemi était sans fondement". L’exécution des peines capitale fut suspendue. Après 261 jours d’attente à la prison de Stuttgart, Lucienne Welschinger fut libérée par les troupes françaises.
À son retour en Alsace, elle s’installa discrètement, comme libraire à Strasbourg tout en poursuivant son engagement dans le scoutisme en tant que Commissaire régionale des guides de France. En 1977, elle se retira à Brumath. Chevalier de la Légion d’honneur (1946), puis officier (1990), Croix de guerre avec palmes ; médaille de la Résistance française.
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