Hôtel de Klinglin - Hôtel du préfet

L'ancien hôtel du prêteur royal F.J. de Klinglin, aujourd'hui hôtel de préfecture du Bas-Rhin

L’hôtel du préteur royal F.J. de Klinglin, l’une de ses quatre résidences alsaciennes, témoigne de ses goûts fastueux. Victime d’un bombardement en 1870, l’hôtel est reconstruit à l’identique, tout en intégrant la technologie moderne. Il est richement décoré pour loger les grands dignitaires du nouveau Reichsland.

Au XVIII^e siècle, après le rattachement de Strasbourg à la couronne française, le quartier de la rue Brûlée adopte les nouvelles modes architecturales à travers la construction de grands hôtels de style Régence.

Celui du préteur royal François Joseph de Klinglin témoigne de ses goûts fastueux qui lui font mener un train de vie outrepassant ses capacités financières. Bien en cour – il organisa les fêtes fameuses de 1744 en l’honneur de Louis XV -, Klinglin sera longtemps épargné avant d’être arrêté pour malversations en 1752.

Le préteur avait fait dresser les plans de l’hôtel par l’architecte Le Chevalier en collaboration avec Jean Querret, mais ils seront finalisés et exécutés par l’architecte de la Ville, Jean-Pierre Pflug entre 1731 et 1736.

La résidence de l'empereur Guillaume Ier de Hohenzollern à Strasbourg

L’influence française est sensible dans le plan entre cour et jardin. La façade principale entièrement parementée de grès rose domine un bras d’eau, tandis que l’élévation côté cour se singularise par l’élégante incurvation de son plan. On doit à Joseph Massol l’entrée monumentale rue Brûlée, une grande conque majestueuse, agrémentée de sculptures par Martin Leprince. Rien ne subsiste des parterres à la française.

Le bombardement prussien de 1870 ne laissa debout que quelques murs, mais l’hôtel bénéficia d’une reconstruction assez fidèle, terminée en 1877. Les fastueux intérieurs néo-baroques sont reconstitués et dotés d’équipements modernes comme le chauffage à air pulsé. L’empereur Guillaume 1^er de Hohenzollern avait souhaité disposer d’une suite personnelle dans l’hôtel ultérieurement dévolu à ses Statthalter ou gouverneurs.

Depuis 1800, l’hôtel de Klinglin sert de résidence au préfet, représentant de l’État dans la région. Une statue érigée à proximité de la demeure évoque la mémoire de l’un d’eux, particulièrement apprécié de ses administrés, Adrien de Lezay-Marnésia.