Plan Canopée : plus d’arbres pour plus de fraîcheur en ville
Le confort urbain à l’aune du réchauffement climatique
Dans un contexte d’augmentation de la population urbaine et de réchauffement climatique, les notions de préservation de la qualité du cadre de vie et de confort urbain revêtent une importance primordiale.
Les fortes chaleurs estivales et le réchauffement climatique global mettent en évidence le phénomène de surchauffe urbaine appelé "îlot de chaleur urbain".
La végétation ayant un impact significatif sur l’atmosphère urbaine, la démarche de végétalisation de l’espace urbain est une des solutions pour y répondre.
L’arbre au cœur de la stratégie verte de Strasbourg
Différentes études ont déjà mis en évidence que la végétalisation de l’espace public permet de créer un microclimat atténuant l’îlot de chaleur urbain. À Strasbourg, une différence de température allant jusqu’à 7,5° C a été enregistrée entre l’aéroport d’Entzheim et le centre-ville de Strasbourg. Ceci s’explique par l’emmagasinement de la chaleur par les surfaces minérales – façades de bâtiments et voiries – qui est restituée la nuit. L’arbre s’avère être l’outil le plus efficace car il combine l’effet de l’ombrage et le mécanisme de transpiration, ce qui engendre une baisse locale de température.
En outre, les espaces verts et le réseau d’arbres d’alignement participent également à l’amélioration du cadre de vie et apportent différents bénéfices à l’espace urbain, notamment la captation du carbone, la filtration des particules polluantes de l’air, l’infiltration des eaux pluviales et sont également supports de biodiversité. Enfin, la promenade sous un couvert arboré est source d’apaisement. Une grande partie de ces bénéfices contribue à la préservation de la santé physique et psychologique des habitants.
Pour accentuer l’effet de régulation climatique de la végétation en ville et renforcer tous les services écosystémiques fournis par la végétation, il est donc nécessaire de planter massivement de nouveaux arbres et de renouveler le patrimoine dépérissant.
Pour décliner ces objectifs de façon opérationnelle la collectivité a créé un "plan Canopée" qui vise à étendre la strate arborée sur le territoire de Strasbourg, à renouveler plus activement le patrimoine dépérissant et à faire évoluer les modes de gestion des arbres pour s’adapter aux nouvelles contraintes climatiques.
Objectif et mesures du plan Canopée
L’indice de canopée est aujourd’hui d’environ 26 % sur la globalité du territoire de la ville de Strasbourg mais on note une très forte disparité selon les quartiers. L’objectif fixé est d’atteindre 30 à l’horizon 2050 en mettant en œuvre une politique ambitieuse de plantation.
Pour atteindre cet objectif, le Plan Canopée s’articule autour de 4 axes majeurs :
- Axe 1 : La protection et la préservation du patrimoine arboré existant
- Axe 2 : L’extension du patrimoine arboré (+10 000 arbres à horizon 2030 à Strasbourg)
- Axe 3 : La recherche et le développement en lien avec l’arbre urbain
- Axe 4 : L’incitation au développement de la canopée du domaine privé.
La Ville, en partenariat avec le monde de la recherche, développe ses connaissances sur l’arbre urbain en lien avec le changement climatique
Des études sont en cours à Strasbourg pour mieux connaître les arbres. Deux axes sont au cœur de ces projets de recherche : l’influence de la végétation sur le climat urbain et son adaptation au changement climatique.
Grâce à l’ombrage qu’il procure et au phénomène de transpiration, l’arbre influe sur l’ambiance climatique de l’espace qu’il occupe et ses environs. Afin de mieux comprendre ces processus, la Ville de Strasbourg a décidé de soutenir une première étude lancée par le laboratoire Icube en partenariat avec l’Université de Strasbourg et l’INRA.
Tout au long du mois de mai 2021, les agents de la collectivité et les chercheurs du laboratoire Icube ont installer des capteurs de mesure climatologiques sur des platanes, des tilleuls et des micocouliers dans trois rues strasbourgeoises : la rue Ellenhard, Jacques Preiss et celle du Général Ducrot (Quartier Tribunal-Contades).
L’installation de ces capteurs a pour vocation d’évaluer le comportement de différentes espèces d’arbres en fonction du climat et de comparer le pouvoir rafraîchissant de trois essences différentes et emblématiques des plantations urbaines.
Cette expérimentation d’une durée d’un an minimum aide ainsi à mieux comprendre le rôle de climatiseur naturel des arbres ainsi que les effets du climat sur leur fonctionnement et leur physiologie, notamment en période de canicule et de sécheresse. L’objectif est d’offrir aux habitants une ville plus verte, plus fraîche et plus respirable.